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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 18:08

L’INSTIT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Préambule

 

 

 

 

                            Y a-t-il des bons et des mauvais instits ou profs ?

Difficile d’y répondre. Très difficile d’affirmer que celui-ci est bon et celui-là mauvais. Les opinions diffèrent.

Bon ou mauvais, un enfant très doué percera toujours. Pour les parents de celui qui rame c’est de la faute de l’enseignant.

Le récit qui suit est une histoire vraie et vécue, à une ou deux années près, dans les années 1934 à 1936.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’ECOLE

 

 

 

                            C’était un groupe scolaire comme il en existait bien d’autres. Il était divisé en deux, avec un grand mur pour séparer les cours de récréation des garçons et des filles

Chaque aile comprend quatre classes de deux divisions. Le parcours se fait au rythme de une année par division soit, huit années d’études en primaire. L’entrée étant à six ans, la sortie se fera à 14 ans avec ou sans le Certificat d’Etudes. Les classes sont numérotées de 4 à 1. La rentrée se faisant dans la classe 4 pour les débutants.

Les instits de l’époque sont : en quatrième, une femme, l’épouse du directeur, très bonne personne un peu boulotte, elle a l’allure d’une bonne mère de famille et sait se faire obéir gentiment, n’ayant jamais eu de problèmes. En classe 3, une vieille fille ou, tout au moins, une célibataire, énergique, grande, mince, s’exprime assez sèchement, un ton qui n’admet pas tellement la contestation. Pas de problème. En classe 2, un maître, petite moustache, grand, grosses lunettes et des grands yeux. Au premier abord, n’est pas ce qu’il semble être. Nous y reviendrons. Et enfin, en classe 1, le directeur, un instit formidable, comme il n’y en a trop peu. Un appétit de réussite, un travail considérable, une façon d’enseigner formidable, on est dans une très belle ambiance de travail. Homme très droit, humain, qui ne s’en laisse pas compter. Avec lui, on est obligé de réussir.

Nous allons suivre le parcours de la quatrième classe à la première en suivant un élève parmi les autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’élève

 

 

 

                            Appelons le Paul, troisième d’une famille de quatre enfants dont le père est décédé très tôt. A la suite du décès du père, la maman reste avec quatre enfants en bas âge, de trois mois pour le dernier à neuf ans pour l’aîné.

Paul à peine trois ans va être, toutes proportions gardées, la victime toute désignée. Effectivement, les gros câlins lorsqu’il y en a, c’est pour le plus petit. Est-ce que cela a pu influencer son caractère ?

Natif de la campagne, a commencé sa scolarité dans une de ces écoles de campagne, à classe unique. Garçons et filles dans la même classe, mais quand même, les filles d’un côté et les garçons de l’autre. En somme, dans la même classe, huit années et une seule maîtresse. Celle-ci, jeune et dynamique ne s’en laisse pas compter. Son travail est bien organisé. Elle utilise les meilleurs élèves soit garçon ou fille pour la seconder et ça marche très bien, elle obtient de bons résultats chaque année au Certificat.

Paul est un bon élève, en trois mois, lit couramment, fort en maths et bien volontaire, éprouve le désir d’apprendre.

Sa destinée, est que la situation familiale oblige un départ de la famille vers la ville avant la fin de l’année scolaire, au tout début de juin alors que les vacances ne sont que le 14 Juillet.

Il fait donc une rentrée vers le 5 ou 6 Juin de façon à ne rien perdre. Il devra affronter d’une part dans le village et d’autre part à l’école, une terrible opposition de la part des enfants.

Pour les villageois, un paysan est un rien du tout, c’est un être inférieur, ignare, méprisable. D’ailleurs, lorsque l’on veut abaisser quelqu’un, on lui dit :

- Espèce de paysan.

Il s’en sortira bien, grâce à sa volonté, son cran et tout en étant de la campagne, il est plus malin qu’eux et ne se gêne pas pour leur dire :

- Le petit paysan vous en montre, pauvres minables.

Ainsi est la situation pour le petit Paul

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le parcours

 

 

 

                            Dès son arrivée, il est incorporé dans la deuxième division. Dés les premiers jours, la maîtresse est surprise de son savoir et le fait passer dans la division supérieure où il excelle encore. Comme quoi, l’enseignement à la campagne peut être de très bonne qualité.

A la rentrée du premier Octobre, il est surpris de se retrouver en troisième classe avec une année d’avance.

Il doit affronter la jalousie des autres :

- Le chouchou à la maîtresse.

Il lui faut peut de temps pour se faire remarquer. Ayant fini ses devoirs beaucoup plus vite que les autres, il fait en douce les devoirs de la division supérieure. La maîtresse le remarque et décide de lui faire gravir l’échelon supérieur. L’ambiance de travail est très bonne et il progresse très vite.

Nouvelle rentrée et nouvelle affectation. C’est l’arrivée en deuxième classe à 9 ans, avec deux années d’avance.

Ce n’est pas sans une certaine appréhension qu’il se met sur les rangs. La renommée de cette classe est connue de tous. Déjà, sur le parcours, ça discute fort contrairement aux autres classes. Il faut faire un détour par le porche d’entrée pour gagner la cour extérieure où se situe la classe. Cela chahute un brin. Le maître reste impassible. Qui pourrait penser qu’un tel homme à l’air sérieux et redoutable ne sache pas se faire obéir.

L’entrée en classe se fait bruyamment, on va s’asseoir en bousculant copains et matériel. Ceux de l’an dernier et les redoublants donne le ton. Le : la, est donné, l’orchestre peut jouer.

- Silence et tout le monde assis

Certains s’assoyent, d’autres non, mais le vacarme continue.

Nouvel ultimatum

- Silence, silence j’ai dit.

Cela diminue en intensité progressivement, mais ce n’est pas par la crainte.

 

 

 

Une parenthèse :

C’est un homme très engagé politiquement au parti communiste, très actif à cette époque. Il fait pas mal de réunions électorales. Il prépare ses discours pendant la classe. Il est tellement pris qu’il ne doit pas toujours entendre ni réaliser ce qui se passe en sa présence. Lorsqu’il faut rétablir l’ordre, il procède par la force, ce qui n’est pas toujours bien accepté.

                            Dés que tout le monde est assis, il se cherche un peu comme si, il se demande qu’est-ce que je vais leur donner à faire.

- Bon, je vais tester vos connaissances après ces longues vacances.

Pour la grande division, comme on dit couramment, un devoir déjà fait l’an dernier. Cela grogne un peu, mais bah !

Pour les nouveaux, un devoir de niveau inférieur.

Tout est à peu près calme à part quelques chuchotements, puis tout d’un coup :

- Ta gueule, con.

- Qui a dit ça ?

Personne ne répond, on baisse la tête

- Flambeau, viens ici.

Une tête à taper dessus s’approche du bureau :

- Mais Monsieur, ce n’est pas moi.

- C’est qui alors ?

- Je ne sais pas.

On ne moucharde pas ici, sinon la dérouillée à la récré.

D’un geste brusque, le maître lève son cul de sur la chaise et balance une gifle au pauvre Flambeau qui tangue un bon coup.

En se rasseyant :

- Que cela serve de leçon, à ta place.

Le pauvre se frictionne la joue et rejoint son banc.

Les tables et bancs, sont cinq ou six places, de sorte que si on est au milieu, pour sortir il faut se dégager du banc et passer derrière les autres. Une bonne occasion pour les taquiner, les pincer, enfin les faire crier pour troubler la classe. Certains y mettent une certaine bonne volonté.

Après cette entrée en matière, certains des petits nouveaux tremblent. Le petit Paul appréhende un brin la suite.

Il y a quelques redoublants, en général pas les meilleurs élèves, mais aussi certains qui, dans un milieu de travail agréable s’en seraient sortis. Parmi ceux là, des durs avec qui le maître met la pédale douce, mais…

Lorsqu’il y a trop de chahut, il faut intervenir. C’est le cas de Pierrot (Pierre), un véritable boxeur, il cogne dur.

Alors que ça déborde, le maître sortant de sa torpeur :

- Jouan, viens ici ;

Il arrive le Pierrot en roulant les mécaniques et se plante devant le bureau. Il a l’habitude.

 

Au moment ou l’instit se dresse et balance sa gifle, Pierrot se penche en arrière de telle sorte qu’elle passe sans atteindre son but. Mai le maître emporté par son élan s’aplatit sur le bureau.

Déchaînement général, rires, applaudissement et cris

- Silence et vas à ta place, tu me payeras ça.

Et le pierrot retourne à sa place content de faire crouler la classe sous les rires.

Le ton est donné pour la séance et ce, jusque la récré. Les nouveaux arrivants prennent part aux festivités.

- Tu vas te taire toi, là-bas, oui toi, Ernest.

- Je ne dis rien, moi.

- Viens ici.

Il arrive en prenant bien son temps.

- Met tes doigts comme çà (joignant le geste à la parole, réuni ses cinq doigts en tendant la main)

Tout le monde sait ce qui va arriver, le coup de règle sur le bout des doigts et cela fait bien mal.

Le coup part sec et le môme hurle de douleur.

- Ca t’apprendra.

C’est autour de Tié, Tié d’être appelé au bureau. C’est le frère plus jeune de Flambeau, C’est la tête de turc de tout le monde, y compris de l’instit. Son prénom c’est : Marcel, son surnom, il le doit à son comportement. Il veut toujours suivre les plus grands, alors ceux-ci, l’appelle comme un chien. Lorsque on veut faire venir le chien à soi, on tend la main comme si on avait quelque chose à lui donner et on dit : tié, tié, tié, et le chien s’approche pour avoir une récompense. Il arrive en condamné sachant ce qui va lui arriver. A peine est-il près du bureau que la gifle lui atterrit sur la joue.

- Va à ta place et reste tranquille.

- Mais Monsieur, je n’ai rien fait.

- C’est pour les fois que tu te distrais de trop.

Chaque fois qu’un élève est appelé au bureau, c’est un bon moment de distraction pour les autres, les rires fusent le brouhaha remplit la classe et c’est comme ça tous les jours. Piètre climat de travail.

Paul comme les autres se contamine à ce contact et participe à l’ambiance de démolition. Un jour, il est appelé au bureau et à sa gifle alors qu’il n’avait absolument rien fait et ça, il ne peut l’admettre, n’acceptera jamais une punition non méritée.

- Mais Monsieur, je n’ai absolument rien fait.

- Si c’est toi qui bavardais.

- Non Monsieur, ce n’est pas moi.

- Je t’interdis de répondre ;

- Non, ce n’est pas moi.

- Viens ici.

 

 

Le Paul s’approche la tête haute et brave le maître.

- Bon ça va pour cette fois-ci, tu perds une place.

Pour Paul, c’est une victoire qu’il se soit dégonflé. Mais, il y a quelque chose de cassé. Il ne supporte pas l’injustice, il faudra à l’avenir compter avec lui.

Le maître a comme punition pour les petits nouveaux une drôle de façon d’opérer/

- Toi, recule d’une place.

Les élèves, dans la classe sont rangés par ordre de mérite, en fonction du classement mensuel après les compositions. Le premier, tout près du bureau et le dernier au fond de la classe.

Paul de trouvait à la première place en raison de ses prouesses passées.

Arrivé à sa place, s’adresse à ses copains proches :

- Quand je serai le dernier, je ne perdrai plus de places.

- Que dis-tu ?

Et de répéter bien fort ce qu’il a dit à ses copains.

- Bon, va à la dernière place.

Il s’exécute de bonne grâce et dit :

- Bon, je suis arrivé, il ne peut plus me punir avec ça.

Le maître a bien entendu et ravale sa salive, une erreur de plus.

La guerre est maintenant déclarée. Le petit élève studieux devient un révolté et va s’initier à embêter le maître d’une façon plus adroite pour ne pas recevoir trop de gifles.

C’est toujours le fort en maths, il continue de faire les problèmes de l’autre division pour sa satisfaction personnelle.

Un jour, alors que le maître corrige au tableau un problème que personne n’a compris, il s’exclame avec un petit sourire narquois :

- Vous voyez, ce n’était pas difficile.

Une petite voix s’élève :

- Pardon Monsieur, vous avez fait une erreur, le résultat est faux.

- Comment ça ?

Et de lui expliquer, mais il n’a pas l’air de comprendre.

- Bon, viens me faire voir, sur de lui, il sourit.

Paul s’avance et avec la craie rectifie l’erreur.

- C’est juste, c’est une faute d’inattention, j’ai voulu aller trop vite.

Paul, fier de sa victoire lève les bras au ciel, applaudi à tout rompre par l’ensemble de la classe.

- Va à ta place et ne soit pas si fier.

Pour le maître, c’est très difficile à avaler.

Dorénavant, lorsque tout le monde sèche, l’instit, avant de répondre lui-même s’adresse à Paul :

- Et toi Paul, tu as la solution ?

Suivant son humeur, il répond favorablement ou alors, s’il est en grippe contre le maître, après avoir passé la réponse au copain d’à côté, il répond :

- Non, je ne sais pas le faire.

Le maître se prend par la main, sachant que Paul ne va pas intervenir.

- Voilà, vous voyez.

Le petit malin près de Paul :

- Monsieur, Paul m’avait donné la réponse avant.

La gorge du maître se gonfle, on dirait qu’il va éclater, puis rien.

Plusieurs fois Paul refuse d’aller faire le problème au tableau malgré les insistances du maître, prétextant qu’il ne sait pas le faire. Il n’est pas dupe et le gars Paul est très têtu.

                            Parfois, alors que tout le monde est assidu à faire le travail demandé, des ronflements sonores se font entendre. C’est le maître qui s’est endormi sur le bureau, la tête sur ses bras. Il en met un coup. Le réveil se fait en fanfare, rires, cris et gros mots fusent.

Tout d’abord, ce sont les boulettes de papier qui pleuvent sur lui et le bureau. Ne se réveillant pas, ce sont des gommes, quelques grognements, puis de nouveau des ronflements. C’est au tour de la grosse artillerie, notamment des règles. Alors, une face bouffie se relève doucement, des yeux gonflés scrutent la classe. Il se demande où il est. Puis soudain, prenant conscience, il hurle :

- Silence et au travail.

Il se lève et évalue la quantité de projectiles. Il n’ose rien dire, ramasse les règles et gommes pour les poser sur le bureau. Elles seront récupérées en douce, tout au moins fera-t-il semblant de ne rien voir.

Ou encore, un élève plus gonflé que les autres se lève et dit :

- Monsieur, je récupère ma règle, quelqu’un me l’avait piquée.

Les séances sommeil se font surtout dans les périodes électorales, il ne doit pas dormir beaucoup. Il prépare aussi parfois en classe des discours, on le devine au nombre de feuilles. Dans ces cas là, il est tellement concentré sur le contenu qu’il oublie complètement les élèves.

Et puis, tout à coup c’est le sursaut, il se lève comme un fou et tant pis pour celui qui se présente à portée de la main, c’est une gifle qui lui arrive sur la figure, puis pour essayer de mettre fin au chahut, il veut frapper fort :

- Jouan, viens ici.

Et le Pierrot arrive toujours en roulant les mécaniques et décidé à ne pas se laisser faire.

- Met tes doigts comme ça.

Doigts joint et dirigés vers le haut.

Il se met en position, non pas comme un condamné, mais comme quelqu’un qui affronte un ennemi.

Il fixe le maître, les yeux dans les yeux.

 

 

La règle arrive avec force, mais le condamné refuse la sentence. Il tire sa main au bon moment la règle fait une trajectoire dans le vide et se maître emporté par son élan est entraîné vers l’avant et manque de se casser la figure au pied de l’estrade.

Vexé, il remonte la marche et le pierrot est déjà reparti à sa place sous les applaudissements de la classe.

Une autre fois, c’est au tour de Flambeau d’être appelé au bureau. Il arrive avec la mine des mauvais jours. Le maître ne tiens pas à ce que la parade de Pierrot fasse boule de neige, aussi il prend le poignet de flambeau et le serre très fortement ne façon à ce qu’il ne puisse retirer sa main d’un coup brusque.

La règle s’abat très durement sur les pauvres doigts du malheureux môme qui pousse un grand cri de douleur. La réaction est tout aussi brutale, Le pauvre Flambeau est chaussé de sabots bretons, Ce sont des sabots en bois, taillés dans la masse.

A environ trois mètres du bureau, il saisi un de ses sabots et le projette de toutes ses forces dans le panneau avant du bureau. Un grand bruit sec et le panneau rend l’âme. Flambeau projette de la même façon une insulte que je me dispense de répéter, il ramasse son sabot qui, lui a bien résisté et rejoint sa place.

Le maître reste pantois et ne peut que constater les dégâts, se rassoit sans rien dire. L’incident est clos et n’apporte rien de bon à ce pauvre instit.

Tous les jours, il y a des élèves de frappés, mais ils sont de plus en plus indisciplinés. On peut dire : plus on puni, moins on est respecté.

En ce qui concerne Paul, il a sa part de gifles et de coups de règle, mais il opère plus par ruse et se moque ouvertement du maître, ce qui fait bien rire les autres.

A la fin de la deuxième année, Paul devrait passer dans la classe supérieure, mais… Un autre élève plus âgé que lui est candidat à la montée, mais d’un niveau bien inférieur. C’est le fils d’un communiste, ami de l’instit. Alors une magouille se fait. Tout d’abord, le maître organise une épreuve entre lui et Paul. Le résultat est sans appel, Paul est le premier. Mais, ce malhonnête d’instit qui ne peut refuser au père l’accession du fils dans la classe supérieure s’adresse à Paul en ces termes :

- Tu es bien plus jeune que lui, c’est normal que ce soit lui qui monte en première classe, tu comprends.

Paul, a très bien compris qu’il y a là une espèce de vengeance.

Il en parle à ses parents qui ne sont pas comme ceux de maintenant.

- Si le maître te fait redoubler c’est que c’est nécessaire.

Ses parents ignorent tout de ce qui se passe à l’école. Si Paul disait que le maître lui avait donné une gifle, il en prendrait une autre par sa mère.

- Si le maître t’a giflé, c’est que tu le méritais, et pan.

L’année suivante sera une année de haine envers l’instit et le travail sera très mauvais.

 

La rentrée suivante, il accède à la première classe. Là, le directeur est un champion et personne ne la ramène. Il n’a jamais giflé un élève. Ses punitions consistaient à donner un problème à faire pendant la récréation. Comme Paul était très fort en maths, pour lui, il en recherchait les plus durs du livre de maths. Il les a toujours réussis. Dans cette classe, tout le monde se tenait bien, d’ailleurs, il n’y avait pas de temps creux, on avait constamment du travail à faire, on entendrait une mouche voler.

Pour la classe du certificat, il y avait l’étude après une récréation d’une demi heure à la sortie de l’école permettant à ceux qui le peuvent d’aller faire un petit goûter.

L’étude était surveillée en alternance d’une semaine par le Directeur et l’instit de la deuxième classe. Avec lui, ça se passait toujours mal. Paul décide de frapper un gros coup.

Un soir il propose à six ou sept copains de se planquer dans les toilettes au moment où l’instit va sonner la rentrée de l’étude et d’attendre son signal pour sortir des toilettes et rentrer tous ensembles.

Après l’accord d’emblée, on passe à l’action.

Coup de cloche pour rentrer. L’instit se rend compte qu’il y a du manque :

- Allons les derniers pressez-vous.

Rien ne bouge pendant un certain temps, puis, Paul entend des portes qui s’ouvrent et se referment discrètement. Il commence à s’inquiéter, serait-il resté seul ?

Depuis combien de temps est-il là ? Au moins dix minutes. Il faut s’en assurer. Il ouvre sa porte en silence et va voir dans toutes les autres toilettes, personne. Il comprend qu’il est resté seul abandonné par les copains.

Il faut sauver la face. Alors Paul bien droit dans ses bottes comme qui dirait… Et se dirige vers la porte d’entrée de la classe, frappe.

- Entrez.

Dés que Paul entre, les applaudissements et cris fusent, c’est le désordre indescriptible.

Il faut prouver qu’il n’a pas peur, entre la tête bien droite, fixant le maître qui lui intime l’ordre de venir près du bureau. Il s’attend à une gifle.

- D’où viens-tu ?

- Quêque part.

Il n’a pas le temps de réfléchir que la gifle tellement forte le balance à deux mètres sur les premières tables de classe. Le maître est dans une telle fureur.

Hélas ! Pour le maître, au moment où il frappe, la porte du couloir s’ouvre brusquement et le Directeur apparaît, furieux après le maître qui a frappé un élève alors qu’il n’en a pas le droit.

- Vous êtes malade, vous n’avez pas le droit de frapper les élèves.

S’en suit une de ces engueulades du pauvre instit, devant toute une classe médusée et surprise, le malheureux, piteux ne sait pas quoi dire.

 

 

Le Directeur repart en disant :

- Que ça ne se reproduise pas jamais.

L’étude se termine dans le calme absolu, mais quelle honte pour l’instit. Paul avait obtenu sa revanche.

En fin de scolarité, Paul est reçu au CEP avec mention bien ne ratant la mention très bien par une mauvaise note en chant. Il n’est pas permis à tout le monde de savoir pousser la chansonnette. Cela donnait un bonus de cinq points.

 

 

 

 

 

Point de vue

 

                            On a pu constater que, on s’installe dans la punition et qu’elle ne devient plus efficace. Comme je l’ai déjà dit plusieurs fois, une punition est efficace lorsqu’elle est justifiée et donc comprise, en conséquence acceptée.

Trop punir nuit à celui qui punit de trop et se retourne contre lui.

Vouloir obtenir la discipline uniquement par la répression est une grosse erreur, c’est ouvrir le chemin de la révolte.

L’histoire nous a toujours appris que, toute dictature assise sur la répression est un jour renversée par une révolte.

 

 

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 18:06

 

 

 

 

LES ARMES A FEU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Préambule

 

 

 

 

                            Quand on est encore des gamins et que l’on chasse avec des élingues, on voudrait bien être d’âge à posséder une arme à feu tout comme les chasseurs. Il faudra encore bien des années mais la tentation est grande…

 

Années 37 à 39…

 

                            Une bande de copains, âgés de treize et quatorze ans, dont l’un d’eux de quinze ans, et de par sa taille faisant bien les seize ans Ernest dit marin, agit en chef de bande. Leur principale distraction était la chasse à l’élingue (genre de fronde) …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’élingue

 

 

 

                            Une branche en forme de fourche coupée dans un noisetier avec des branches d’environ douze centimètres de longueur et suivant les goûts une poignée ou pas pour la tenir. Deux lanières d’élastique de environ vingt centimètres de longueur et de un centimètre de largeur, coupées dans une vieille chambre à air de roue d’automobile, fixées par une extrémité à la fourche et à l’autre, un morceau de cuir souple coupé dans une vieille chaussure. Ce cuir, sert à mettre le projectile, en générale un caillou.

Les munitions (les cailloux) sont bien triées, de la grosseur d’une bille en terre cuite, condition indispensable pour assurer toucher la cible.

La puissance est déterminée par la grosseur des élastiques et la longueur de tension.

Saisir d’une main la fourche et de l’autre le cuir avec le projectile, viser en encadrant bien la cible dans la fourche, tendre les élastiques et aussi vite que l’on lâche le cuir, on abaisse la main tenant la fourche pour éviter de se faire mal aux doigts. Cela demande pas mal d’adresse.

Les séances d’entraînement se font en bord de mer sur des gamelle ou des bouteilles vides et personne ne ramasse les débris. Cette précision à peu près acquise, direction les godets, ce sont les isolateurs en verre tout en haut des poteaux supportant les fils transportant l’électricité, eh ! Oui, lorsque le fil pendra lamentablement il faudra bien remplacer l’isolateur, surcoût pour les contribuables. Attention, il ne faut pas se faire voir, cela coûte très cher, l’amende est corsée.

Ensuite, la chasse aux petits oiseaux. A vrai dire, on tire sur tout ce qui bouge. On peut tuer un petit moineau à une dizaine de mètres, au sol ou dans les branches en visant bien. Heureusement pour eux, ils ne restent pas à nous attendre.

Ne pas oublier les petites guerres entre bandes de différents villages. Les coups ont lieu de loin et aucun risque de s’atteindre. Ca se corse lorsque l’on en arrive aux cailloux plus gros lancés à la main, il faut s’avoir esquiver. Là, il y a eu parfois quelques blessés sans trop de gravité. Disputes entre parents, mais rarement on a à faire à la gendarmerie. Cela n’empêche pas les mômes, à tort ou à raison de prendre une trempe.

Dans le village, tous les garçons ont l’élingue dans la poche et même souvent l’ont pour aller à l’école mais évitent bien de la sortir.

 

 

 

 

 

Le pistolet

 

                            Un jour, en bord de mer, notre lieu de rassemblement, Ernest, dit Marin se pointe avec un petit pistolet. Un petit joujou, facile à dissimuler. Ce serai l’arme parfaite pour une femme, elle pourrait le planquer dans son sac à main.

Où l’a-t-il eu ce pistolet ? Mystère, il bredouille qu’il l’a piqué à l’un de ses frères, en douce. Il est plutôt vieux s’t’engin. Il a la particularité de se charger avec des petites cartouches de 9mm.

- Vous allez voir avec ça, je vais vous en tuer des moineaux.

Démonstration pour mettre la cartouche, retirer en arrière le percuteur, introduire la cartouche, viser et appuyer sur la gâchette et le coup doit partir, plus qu’à ramasser le gibier.

Nous sommes tous agglomérés autour de lui en curieux.

- Je ne m’en suis jamais servi, alors, il vaut mieux vous reculer un peu.

Sage précaution, le coup peut partir trop vite, qui sait ?

Marin, arme au poing, bras tendu, ne vise rien pour l’instant, c’est pour tirer au hasard. N’importe comment une si petite arme ne pas doit porter très loin. Attention. Tout le monde est attentif. Certains se bouchent les oreilles d’avance.

Clac ! Un tout petit bruit. C’est le percuteur qui est bien arrivé, mais la cartouche est toujours intacte.

La cartouche doit être mal mise, et de rectifier, puis attention.

Et voilà qu’un petit oiseau bravant la mort se pose à terre à environ quatre mètres de nous.

Pas de bruit, ne l’effarouchez pas, je vais le tirer.

Il est mignon ce petit oiseau, il tourne la tête dans tous les sens sans vouloir être trop inquiet.

Et clac ! Re faux départ. Et de recommencer. Le petit oiseau patient reste au même endroit. Il a peut-être décidé de mourir en brave.

Et clac ! Les rires fusent, les moqueries fusent plus vite que le coup de pistolet.

Et clac ! Peut-être dix fois, le moineau est toujours là avec ses gros yeux ronds.

Marin s’énerve d’être ridiculisé par les copains.

- Fermez là. Ca rigole encore plus.

Furieux, Marin tourne son pistolet vers le groupe et appui sur la gâchette, et, et,

Pan ! La cartouche est bien partie, le coup a bien retenti. Personne ne rit plus, on se regarde de crainte qu’il y ait des blessés. Personne ne se plaint.

Le petit oiseau n’a pas demandé son reste et s’est sauvé à tire d’ailes sans savoir qu’il a échappé à la mort.

 

 

 

Puis soudain, un de la bande éclate de rire en montrant le béret de Tié-Tié (surnom, il s’appelle Marcel)

Tié-Tié porte son béret jamais enfoncé sur sa tête, ça lui fait comme une cloche au-dessus de la tête.

Tous les regards se tournent vers le béret en question et tout le monde se tord de rire, et pour cause, le béret est criblé de trous.

Un seul ne rit pas.

- Qu’est-ce que je vais dire à ma mère

- Dis-lui que tu lui as fait une passoire.

- Dis-lui que ce sont des vers qui percé ton béret.

Rien de grave, mais, quelques centimètres plus bas et il avait les yeux crevés.

Fin de la partie de chasse. Marin dit :

Ce n’est pas facile à viser comme ça, je vais faire une crosse en bois et le fixer dessus, cela fera comme un petit fusil.

Il l’a fait, mais le fusil n’a jamais fonctionné au quart de tour.

 

 

 

 

 

La canne fusil.

 

 

                            Marin a tellement envie d’une arme à feu qu’il cherche une solution, mais il lui faut au moins 18 ans pour avoir le droit de se servir d’un fusil, et encore, à cette époque je crois, être accompagné d’un parent adulte (adulte à 21 ans).

A notre grande surprise, il la trouve la solution. Il nous parle d’une cane fusil qui nous assure-t-il existe. Nous n’avons aucune idée sur la question. Alors, il se débrouille pour aller au Mécano (boutique où on vend un peu de tout, notamment, du plus petit écrou au fusil de chasse et à la bicyclette la plus perfectionnée), il se renseigne sur le prix. Vu sa grande taille, il peut passer pour quelqu’un de 18 ans, d’autant plus que le commerçant n’est pas très regardant, le commerce avant tout.

C’est accessible pour lui, il a des grands frères qui travaillent et lui donnent de l’argent de poche qu’il va économiser.

Un soir de Novembre où il fait noir de bonne heure, l’équipe se dirige vers la boutique : Le Mécano en vue de l’achat de la canne fusil. Marin en bon stratège dit :

- Vous n’entrez pas avec moi, il pourrait se douter de quelque chose et refuser de me la vendre ou me demander mon âge.

Effectivement, c’était plus sage.

                            Dés sa sortie, tout le monde se précipite pour voir la fameuse canne fusil, de quoi cela avait l’air. Une petite canne en tube, de environ 50 à 60 cm de longueur. Il nous montre le percuteur, une petite tige à pousser pour faire partir le coup, dévisse la poignée pour faire voir l’orifice dans lequel on introduit la cartouche, joignant le geste à la parole, il en introduit une et revisse la poignée.

- Pour viser, c’est comme çà.

Il porte à bout de bras la canne à l’horizontale, à hauteur de son œil droit en fermant le gauche et il n’y a plus qu’à pousser le percuteur.

C’est tentant d’avoir un engin de chasse en main, chargé, prêt à tirer et à ne pas s’en servir. Marin en a vu d’autres.

Il fait bien noir, le lieu est très sombre, quelques maisons accolées au commerce et en face, des terrains vagues, pas un chat dans la rue. Devant la dernière maison, il s’arrête et dit :

- Je vais l’essayer là, écartez-vous.

Visant la porte, il pousse le percuteur et, pan et coup est parti, la porte est criblée de plombs.

- Allez, foncez ;

Toute la bande disparaît dans le noir en courant et retour au village par des petits chemins de façon à ne pas rencontrer de passants qui en cas de plainte pourraient signaler la présence du groupe. Marin a eu soin de dissimuler la canne fusil sous son veston.

Il n’a jamais fait de chasses mirobolantes, c’est très délicat pour viser. Il envisage d’y adjoindre une grosse pour l’utiliser comme un fusil.

En attendant, il pique souvent la classe pour la chasse et cherche à entraîner les copains. Mais, il y a le concours en fin d’année, pour l’entrée à l’école des apprentis de la marine et la plupart des copains y pensent sérieusement.

Un midi de Juin, par un beau soleil, quelques minutes avant l’entrée en classe, Marin arrive et fait signe aux membres de la bande de venir dans le fond de la cour, hors de vue des profs.

Il fait trop beau cet après-midi, je pique la classe et je vais à la chasse. Il nous montre en douce sa canne fusil et :

- Venez-vous avec moi ?

Personne n’est volontaire.

Fou de rage, il sort son arme et tire en l’air. La détonation retentit et résonne dans la cour, La plupart des élèves n’ont rien vu et Marin a vite planqué la canne fusil sous son veston et est disparu en vitesse. Un petit nuage de fumée met un peu de temps à se dissiper.

Accourt l’un des maîtres :

- Qu’est ce qui se passe ? On a entendu un coup de feu.

Unanimement/

- Non Monsieur, nous n’avons rien entendu.

- Mais ça sent la poudre, non ?

- Moi, je ne sens rien et toi ?

- Moi non plus.

Et ainsi de suite, ni vu, ni entendu. On ne moucharde pas entre nous et les autres non plus de crainte de représailles.

- Hum ! C’est bizarre, il y a quelque chose de louche.

Il retourne et sonne la cloche. Personne ne parlera et on oubliera.

 

 

 

Point de vue

 

 

                            Je pense que à l’heure actuelle, on aurait appelé la police et s’en suivrait une enquête.

Certes c’est très grave de tirer un coup de feu dans une cour de récréation, c’est sans aucun doute une grosse erreur de jeunesse.

Marin, n’est pas devenu un bandit, mais un honnête citoyen et a fondé une famille. Que serait-il devenu en passant par la prison ?

 

 

Question

 

La jeunesse de maintenant est-elle pire que celle de il y a soixante dix ans ?

 

 

Observation

 

La drogue n’était pas connue

 

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 18:02

LA VISION

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Préambule

 

 

 

                            C’est quoi une vision ?

C’est voir quelque chose que personne d’autre ne voit.

Peut-on croire en la vision ? Ma réponse à la fin de l’histoire.

 

La vision est d’autant plus possible que l’on est conditionné sur une chose,

C'est-à-dire mis en condition.

La tête farcie de légendes, d’histoires de sorciers, de fantômes. Tout bouillonne dans la tête. On peut tout imaginer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’ambiance

 

 

                            Dans nos campagnes, l’hiver, les veillées au coin du feu étaient le lieu propice à raconter et écouter les histoires aux enfants qui en étant très impressionnés en redemandaient. On aimait avoir peur sans doute.

Pour chaque histoire, il y avait un lieu de prédilection.

Par exemple pour une histoire de fantôme, où peut-il se trouver sinon dans un lieu mystérieux, désertique écarté des villages, là où passaient de rares personnes.

Bien sur, le fantôme veut faire peur à une ou deux personnes seules et ne souhaite pas qu’il en arrivent d’autres. Tout le monde sait que l’on est plus fort en nombre que seul.

La renommée du fantôme sera faite par les on dit, relatés avec des excès pour relativiser sa peur normale.

Le meilleur endroit sera une lande. C’est désertique à souhaits, le fantôme peut se cacher et jaillir au bon moment pour provoquer une peur plus grande.

Lorsque l’on nous racontait une de ces histoires, on frissonnait, on tremblait mais on en redemandait le lendemain.

Pour une vision, il y a aussi des endroits qui s’y prêtent mieux les uns que les autres, suivant que dans notre tête, on pense à quelque chose qui se passerait au ciel ou à tout autre endroit.

Par exemple, une vision dérivant de la superstition, de la dévotion ne se déroule pas au même endroit que si on rève à d’étranges personnages, ou à des animaux fabuleux etc…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lieu

 

 

                            C’était à la campagne. L’école étant au centre de la commune, il nous fallait venir de tous les hameaux la composant.

L’habitude était de s’attendre dans chaque hameau pour faire la route ensemble, c’était plus gai et surtout on se trouvait plus fort. Bien souvent, il y avait une lande plus ou moins grande à traverser. Sur cette lande, il y avait forcément une histoire de fantôme et on y pensait. Il y avait aussi des endroits dits mystérieux.

Nous avions l’habitude pour faire la route de l’aller en passant par un chemin et de revenir par un autre. Pourquoi ? Habitude ?

Le chemin du retour longeait la rivière, La Saire. Qui dit rivière dit vallée et donc de chaque côté un coteau. A quelques centaines de mètres de l’école et des maisons, après un virage, il y avait là une ancienne carrière à flanc de coteau. Côté gauche en descendant le chemin, de ce coteau on avait extrait du sable. Mais peu de chose restait visible, le tout envahi par arbustes, ronces, roseaux, etc… ce qui donnait un lieu mystérieux.

Qu’y avait-il derrière toute cette verdure. Personne n’était assez brave pour essayer de voir. Il aurait fallu se frayer un passage et braver toutes sortes de bestioles ayant élu domicile là, suivant les saisons. Les bourdons, les frelons, les guêpes, les libellules et aussi la terreur : les « mourons volants », un corps comme celui des libellules, plus gros et semblait se terminer par un long dard. Lorsque l’on s’approchait de trop il venaient au devant de nous en voltigeant autour de notre tête. Personne n’a jamais été piqué à ma connaissance. Au sol, une mare. Oui, c’était creusé au dessous du niveau du chemin et donc rempli d’eau. Il y avait plein de têtards et d’œufs de grenouilles ce qui valait une belle bagarre avec ces œufs gluants.

Pendant les dix minutes d’arrêt, il s’en disait des choses, à celui qui fera le plus peur. Et moi, avec mes six ans, je n’étais pas très rassuré. On me laissait en dehors des affrontements, trop petit pour participer.

Pourquoi ce lieu nous attirait-il tant ? Sans doute comme tout ce qui reste mystérieux. Personne dans la commune n’avait vu cette carrière en service.

Au-dessus de cette carrière, un champ s’étendait, en pente et était bordé de beaux arbres sur le côté droit.

 

 

 

 

 

 

 

 

La vision.

 

 

 

                            Ce jour là, il faisait très beau, le soleil brillait encore assez haut. Comme à l’habitude, nous faisons la halte à la petite carrière. Je regardais les grands arbres du champ situé au-dessus de la carrière. Et soudain, je vois une demi douzaine de petits lutins voltigeant dans les branches des arbres. Ils scintillaient dans les rayons du soleil. Coiffés d’un bonnet phrygien rouge, une veste rouge un pantalon blanc et des petites bottes noires souples dont la pointe relevait. Ils pouvaient mesurer une soixantaine de centimètres. Ils se balançaient, sautaient à terre, remontaient dans les arbres et recommençaient leurs acrobaties. Ils semblaient parler et sourire, mais je n’entendais rien, aucun son. J’étais étonné, ravi, j’étais dans un autre monde. Je les voyais comme je peux voir n’importe qu’elle autre personne. Ils étaient bien constitués.

Soudain :

- Alors Louis tu viens, que fais-tu ?

Je ne m’étais pas rendu compte que j’étais resté seul, j’étais dans un autre monde,je ne voyais que les arbres et les lutins, je n’entendais rien. Ne me voyant pas, ma sœur est redoublée me chercher. Ses paroles me ramènent subitement à la réalité.

- Alors profitant de sa présence, je lui demande :

- Tu ne vois rien dans les arbres là-haut ?

- Non, pourquoi ?

- Pour rien.

En même temps, je regarde de nouveau les arbres et effectivement, il n’y avait plus rien.

Il s’agissait bien de quelque chose dont j’étais le seul à pouvoir voir.

Je ne parle pas de ma vision à qui que ce soit, je garde cela bien des années. Il aura fallu que beaucoup plus tard nous parlions des visions de certaines personnes au sujet des vierges etc… pour que je me remémore ma vision.

De moi-même, j’ai toujours pensé que comme on nous racontait souvent des histoires de lutins soit à la maison ou dans des contes, que ce jour là ma pensée devait être réservée aux lutins et les arbres, la réverbération du soleil dans les branches, cette sorte de luminosité un peu éblouissante, ces arbres, constituaient un cadre propice aux visions, en cela aidé par mon subconscient, l’imagination.

 

 

 

 

 

 

 

 

Conclusion

 

 

Une vision, c’est quelque chose que personne d’autre ne voit.

On est dans un état second, coupé du monde réel.

On croit voir ce que l’on voudrait qu’on nous montre.

On croit entendre ce que l’on voudrait qu’on nous dise.

Cela se passe dans un décor approprié, à un moment donné.

Par exemple celui ou celle qui pense avoir vu une vierge, était concentré sur le ciel, ne pensait qu’à cela, et paupières mi-closes se l’imagine.

 

Faut-il croire en la vision ? Non, c’est un leur.

 

 

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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 10:53

ECOUTER, COMPRENDRE et PARLER

 

 

 

 

                            Le but est de attirer l’attention, de parler de, et avec tous ces gens déclassés, délaissés, tristement appelés rebus de la société

 

 

 

Être écouté

 

C’est une chose si surprenante

Et peut-être un espoir retrouvé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le rebus de la société

 

 

         C’est quelque chose de très vaste, ce sont tous ces êtres humains rejetés pas d’autres êtres humains. Mais alors que vient faire ce mot : humain ?

        

         Il y a les clochards, les gens en prison et puis ceux qui devraient y être aux yeux de certains et qui n’y sont pas. Attention, une remarque, c’est lorsqu’il s’agit des autres et surtout pas des siens. Pourtant personne n’est à l’abri d’un écart de comportement. S’il y a des gens rigoureusement propres au sens propre du mot, qu’ils lèvent le doigt.

         Si on me demande : êtes-vous honnête ?

Ma réponse est la suivante : j’ose espérer que, comme moi, une très grande majorité des citoyens essayent d’être honnêtes. L’erreur est humaine.

 

On ne naît pas clochard, voleur, bandit etc… on le devient.

 

         On appelle clochard tout celui qui vit d’expédients, de mendicité et n’a pas de domicile.

         Si des clochards engendraient un enfant, il serait né clochard. Je n’en ai jamais entendu parler et de plus aurait-il une chance de vivre dans de telles conditions ?

 

Comment devient-on clochard ?

         J’ai connu un jeune homme de bonne famille qui ne voulait pas avoir de patron. Il vivait d’expédients, récupérait des chiffons, des ferrailles dans les décharges et couchait dans des buses d’égouts, dans des cartons et qui se trouvait heureux comme cela. Il n’a pas vécu très vieux.

         Il doit y avoir aussi des enfants de gens tombés dans la mouise (misère), ne pouvant envoyer leurs enfants à l’école, automatiquement deviennent clochards.

         Depuis quelques années, le nombre de clochards augmente sérieusement, soit par manque de travail, soit un emploi pas assez lucratif et ne peuvent se payer un loyer devenu trop élevé. La délocalisation à l’étranger est une des causes principales du chômage. Comme quoi, on peut devenir clochards même si on est travailleurs et courageux. On peut aussi devenir clochard à la sortie de prison. Le détenu licencié par son patron, abandonné par les siens, n’ayant pas de travail, n’étant pas aidé à sa sortie, c’est la descente aux enfers et risque de devenir un sans domicile fixe avec toutes les conséquences.

 

Le surendettement : Un grand défaut, vouloir tout avoir alors qu’on en a pas les moyens. Alors on emprunte, en avant les crédits sans savoir si on pourra les rembourser. Les banques sont très prêteuses. On peut emprunter pour payer ses dettes, c’est beau et noble ce système, c’est quand même bien s’endetter encore plus. Il arrive le jour où tout est saisi, où on se retrouve à la rue. Là aussi c’est la descente aux enfers.

L’alcoolisme : non seulement on ruine sa santé, mais cela mène aussi au surendettement, à la perte de son emploi, au divorce s’il n’y a que l’un des conjoints qui boit, il se retrouvera sur le trottoir.

 

Délinquance et insécurité : comment cela arrive-t-il ?

Il y a de nombreuses causes :

Cela peut arriver d’une façon qui semblerait pour beaucoup anodine et pourtant assez courante dans les familles.

Un constat : dans 80% des cas les délinquants ont eu un problème familial dans leur vie.

 

Le manque d’affection :

Aujourd’hui plus qu’autre fois on le trouve dans les familles. Autrefois, la vie était très dure, la vie était conçue de la façon suivante, la maman élève les enfants en plus de son travail et le père chargé de faire bouillir la marmite. Le problème de la contraception, on n’en parlait pas et les enfants arrivaient en nombre, on trouvait cela assez normal. L’affection ne venait pas tellement du père, trop occupé à gagner durement son salaire. La maman très occupée à ses tâches ménagères et à élever ses enfants, n’avait pas le temps de faire des câlins. Affection démonstrative nulle, mais personne n’en souffrait puisque ce n’était pas au programme. Toutefois, les parents aimaient bien leurs enfants mais pas de démonstrations intempestives.

Aujourd’hui, la maman certes souvent a un emploi, mais les lois lui donne des congés de maternité, des congés maladie pour un pet de travers, elles accouchent dans des maternités et sont bien suivies. Le premier enfant devient l’enfant roi. On le chouchoute, on lui fait des gros bisous, on a de la misère à s’en séparer et lui à quitter ses parents, pour la nounou où la crèche puis, pour l’école maternelle etc…

Le deuxième arrive. Certes, il est bien accueilli mais ne sera pas aussi choyé dans les trois quarts des cas. Il peut en venir un troisième. Alors sur et certain, il y en aura un qui sera moins câliné que les autres et ce ne sera pas le paradis avec ses frères et sœurs, le vilain petit canard en somme. Si c’est le cas, il en souffrira sans que personne ne s’en aperçoive. Il souffre en silence et est tenté de s’isoler. Dans certains cas ce sera des fugues qui peuvent devenir dramatiques. Il grandira en se tenant à l’écart de la cellule familiale.

 

On ne comprendra pas son comportement. Il sera tenté de suivre les révoltés avec toutes les conséquences qui peuvent en résulter, la délinquance.

 

Le mal aimé :

Dans la famille, il peut avoir une certaine affection, mais dans les litiges, ce sera lui qui aura toujours tort. Là encore inconsciemment perçu par les parents.

Le pire, c’est celui qui à l’école puis par la suite au travail sera la tête de turc, la tête à claques. Il en souffrira certes mais en prendra tellement l’habitude qu’il ira au devant des coups qui ne porteront plus. Là aussi, on vit avec. Il a tellement l’habitude de prendre des coups pour rien que plus rien ne l’arrête et n’hésitera pas à s’écarter du droit chemin : qu’est ce que je risque de plus ?

 

La discipline :

Trop de discipline, ce n’est pas bon, mais pas du tout de discipline, c’est très mauvais.

Il y a des interdits sur lesquels on ne peut transiger, sanctionner si c’est indispensable.

Une famille sans discipline, tout le monde est malheureux. Une chose est certaine, les enfants demandent de la discipline, il s’épanouit dans l’autorité parentale (ne pas confondre avec l’autoritarisme). Il a besoin d’exemples et être guidé, sans cela, il s’écarte inconsciemment dans tous les sens pour arriver à croire que tout lui est permis. Elle peut très bien se faire sans cris, sans sévères punitions. Tout dans l’intonation et dans le regard et s’exerce dés la naissance, ne pas céder, ne pas revenir sur une décision prise, (où alors très adroitement, il ne faut pas que ce soit considéré comme une marche arrière ou une capitulation).

Attention : trop d’interdits ne mènent qu’à la révolte parce que on peut plus les supporter. Doser le mélange de l’interdit, de la répression, du châtiment, sinon : frustration, l’obstacle infranchissable.

 Ou

Lorsque l’enfant manque d’autorité, il la recherche cette autorité et se sent attiré par d’autres enfants plus âgés, plus audacieux, des petits caïds et tendent à la devenir, et se placent sous leur autorité.

Les mauvais traitements physiques 

L’enfant battu devient vulnérable. En même temps que la punition, il apprend à être méchant et risque de le devenir avec ses propres enfants. Les coups ne portent plus, on s’y habitue, on vit avec.

L’inceste

Dans certains cas, il peut être guidé par le « complexe d’Œdipe » (Attachement sexuel au parent de sexe opposé et haine à l’égard du parent du même sexe). Il peut aussi au départ par ruse en profitant de la naïveté de l’enfant. Il s’en rendra compte plus tard et en gardera des séquelles.

 

 

 

Viol :

L’enfant peut être violé par l’un de ses parents mais aussi par des personnes étrangères à la famille. Le mal est très profond et très difficile à surmonter. L’enfant violé pourra devenir violeur à son tour plus tard. (Pourquoi je ne le ferais pas alors qu’on me l’a fait ?)

Le viol peut être fait sous l’emprise de l’alcool, de la drogue etc…

Dans une famille recomposée, le viol sur la fille de la conjointe peut ne pas être compris comme un inceste, mais le viol est quand même bien là.

L’alcoolisme :

Dans un couple, l’alcoolisme est la ruine du ménage que ce soit de la part d’un ou même des deux conjoints. Les enfants sont livrés à eux-mêmes avec le risque de devenir à leur tour des alcooliques. Délaissés, ne trouvant plus au foyer l’affection, l’attention, le bon exemple, sont passibles de mauvaises fréquentations, ce sont de vraies proies pour les trafiquants et délinquants de toutes sortes.

Dans bien des cas, on enlèvera les enfants pour les confier à un organisme qui cherchera à les placer dans une famille d’accueil, c’est un moindre mal.

Enfants abandonnés :

Là encore, certains ne s’en remettront jamais et deviendront des délinquants parce qu’ils ne se remettent pas de cet abandon. Je suis bon à rien puisque mes parents m’ont abandonné. Heureusement, bon nombre élevés par des gens au cœur gros se feront une place dans la société, mais seront en recherche de leurs origines.

Ceux dont les parents ou l’un des deux sont en prison. Chez l’enfant cela crée un mal-être. Cela peut-être considéré comme un déclassement dans l’échelle sociale et provoquer la chute en avant.

Des parents qui déraillent parce que leur propre éducation ne leur a pas fourni de repères suffisants et peut provoquer le déraillement de leurs descendants.

Les fréquentations :

Là aussi, il faut surveiller la fréquentation de nos enfants, ne pas trop se fier à loup qui dort. Jeune homme bien sous tous rapports peut être un trafiquant de drogue. Attention à na pas tomber dans l’excès contraire.

 

Voici exposés quelques cas qui peuvent mener à la délinquance. D’autres sans aucun doute existent, plus rares, tels certains soldats ayant fait la guerre et qui ne s’en remettent pas.

 

Que faire des délinquants ?

Ne pas les confondre avec le banditisme.

 

 

 

 

La prison

 

 

A la suite des faits divers très nombreux relatés par les radios, télés, journaux et des qu’en dira-t-on colportés de bouches à oreilles et si mal perçus, le cri jaillit :

En prison, en prison

Y’a qu’à les mettre en prison.

 

 

Ce cri si souvent proféré est un cri le plus souvent, de haine, de la part de gens peureux qui voudraient vivre bien douillettement chez eux sans comprendre que la société est ainsi faite et que pour bon nombre de ces délinquants, c’est la société qui est responsable. Si on emprisonnait tous ceux qui devraient l’être, en écoutant ceux qui profèrent ces mots, il n’y aurait plus grand monde de libre.

Certains dirigeants, utilisant l’émotionnel, frappent les sensibilités et font croire que seule la répression règle tout. Erreur. Mais attention, vrai (provisoirement, car la révolte gronde en dessous) dans les dictatures où on fusille tous ceux qui ne marche pas droit.

 

C’est quoi la prison ? Une grande bâtisse avec des grilles aux fenêtres et des grands murs d’enceinte pour empêcher les détenus de s’échapper.

Quel est son rôle ? Priver de liberté les délinquants condamnés par les tribunaux pour des motifs divers. On oublie de considérer l’erreur de jeunesse qui est une bêtise qui ne se reproduit pas si elle est traitée comme telle.

Mais aussi, de les préparer à leur réinsertion dans la société. Ceux qui le veulent peuvent suivre des cours pendant le séjour, mais l’ambiance le permet-elle ? Or, bien que l’on fasse toujours de nouvelles prisons, elles n’arrivent pas à remplir ce dernier rôle. La population croît et le nombre de détenus aussi. C’est le pire endroit pour envisager une réinsertion par les conditions de leur incarcération.

Une chose est sur, le nombre de détenus est bien supérieur aux possibilités d’hébergement. Ils peuvent se retrouver à 8 voir 9 dans une cellule de 25 m2.

Peu sont occupés, c’est donc l’oisiveté totale. Attendre que le temps passe, couchés à longueur de journées. Surgissent l’énervement, les tensions ; les bagarres sans compter le manque d’hygiène. C’est le règne de la promiscuité, faire ses besoins devant tous les autres etc… Un chien à la chaîne, on va le promener tous les jours. Que faire pendant des jours, des semaines, des mois, des années dans de telles conditions ? Ils auraient besoin de travail, de remise à niveau scolaire pour conserver les habitudes du travail, pour les responsabiliser, les valoriser et restaurer leur image. Après un tel séjour, dans quel état se trouve-t-on à la sortie ?

 

 

L’ambiance ?

Il ne faut pas oublier qu’il y a toujours des détenus plus forts que les autres et des très faibles. Les uns veulent affirmer leur supériorité par la bagarre s’il le faut et d’autres deviennent des souffres douleur et ceux-là peuvent très bien y laisser leur peau. Pas de femmes, les plus faibles vont en servir.

 

Pas de télévision en permanence. Si certains fument et d’autres non, il faut respirer et supporter la fumée de tabac. Ne pas oublier la drogue qui y circule.

On y trouve donc la misère, la détresse, le rejet, la coercition, le racket, l’humiliation, les insultes, le pouvoir.

C’est pire que les chiens dans un chenil.

La prison n’est pas la punition qui permet de comprendre, le tort, le mal qui a été fait. Ce sera sans aucun doute pour la majorité des détenus un sentiment de rancœur, voir de vengeance, donc montée en puissance de la délinquance.

A tout cela s’ajoute le mixage, c'est-à-dire que dans une même cellule se côtoie des bandits et des individus condamnés pour de petits délits, d’où le risque de contamination.

Est-il possible après un séjour dans une prison, dans de telles conditions de revenir dans le droit chemin ? Très rares en seront les cas. Et pourtant, tant de condamnés pour de petits délits sont récupérables et pourraient se fondre dans la société.

Moralité : la prison n’est pas un remède pour tous les cas, c’est le pire.

 

C’est pourquoi, il faut comprendre que chacun n’a pas la chance d’être conseillé, dirigé pour conserver le droit chemin et mérite que l’on s’apitoie sur son destin.

Trop sont victimes de leur impréparation à leur entrée dans notre société. Cette préparation doit se faire dans la famille et à l’école, c’est ce qui s’appelle L’EDUCATION. Il faut cesser de croire que la prison est le remède à tous nos maux. Il y a un travail énorme à faire en Amont. Nous sommes à une époque où le bien être a tourné la tête. On ne pense qu’aux loisirs et au plaisir, aux dépends des enfants qui doivent se débrouiller seuls.

 

 

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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 18:06

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                                               01

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE   I

 

 

 

 

 

 

 

LE COUPLE

 

 

 

 

                                                                       Jean et Cécile, certes forment un beau couple, mais sur le terrain de l’entente, ça laisse à désirer.

                                   Jean, sans aucun doute est un bon partenaire en amour mais aime assez son indépendance sans quand même trop exagérer. Il aime la compagnie, les invitations, être brillant, se faire remarquer, en somme aime la vie et la prend à bras le corps.

                                   Sa jeunesse bien remplie, beaucoup de copains, de copines, a connu l’amour tôt avec plusieurs jeunes filles, peut être aimerait-il les partouzes ? Oui mais il faudrait que Cécile soit d’accord, là c’est un autre problème.

 

                                                                       Cécile, jolie femme bien proportionnée au physique plus qu’agréable, démarche de top modèle, a eu une enfance plus réservée, bien encadrée par ses parents. Elle a eu certes des copains et des copines triés et aucune expérience amoureuse, bien chapitrée en ce domaine, d’ailleurs pas de sorties le soir sans être accompagnée.

                                   Son mari est son seul et premier amour. Il doit tout lui apprendre. Elle se révèle être bonne élève et s’améliore au rythme des étreintes.

                                   Elle est très possessive, n’admet pas que l’on fasse la cour ou les doux yeux à son mari. Le tri des relations s’effectue rapidement :

              - Celle-ci je ne peux pas la voir.

              - Celle-là c’est une mijaurée.

              - Cette autre te tourne après.

              - Ton copain untel est un peu trop entreprenant.

              - Oh ! Celui-là, il est toujours dans la lune, peu intéressant.

                                   De son côté, elle conserve une seule et grande amie que son mari connaissait déjà avant son mariage. A-t-il déjà couché avec elle ? Mystère mais ils semble être bien ensemble.

 

 

                                                                                                                                               02

 

 

                                   Cécile est très possessive et son mari, elle veut le garder pour elle seule. Elle est à ses petits soins (un peu trop de son avis) et voudrait l’avoir toujours prés d’elle en dehors de son travail. D’où une source d’accrochages, d’abord des scénettes qui finissent par se raccomoder sur l’oreiller.

                                   Petit à petit, elles vont devenir plus orageuses, grondantes avant d’éclater. Bientôt des menaces de séparation ce qui fait très mal à Cécile.

                                   Elle doute qu’il les mettent à exécution, elle croit le tenir ferme entre ses serres, elle croit qu’il est heureux avec elle, il a tout son linge impeccable, ses repas à heures régulières et copieux, il n’a qu’à se mettre les pieds sous la table.

                                   Et puis, un jour il met la menace à exécution :

              - J’en ai mare, ça ne peut plus durer, je pars.

              - C’est ça vas-y de ton couplet, mais fait attention à ne pas commettre une grosse erreur.

                                   Devant le regard mi moqueur de Cécile, il prend sa valise et sort en bougonnant.

                                   Elle pense qu’il n’ira pas loin et que dans quelques instants une fois calmés elle l’entendra sonner et que comme au début présentera ses excuses.

                                   Elle attend impatiemment, elle s’énerve, le temps passe et toujours rien.

Où peut-il être ? Minuit, rien. Au matin, rien.

                                   Cécile s’inquiète, elle est amère, j’ai du aller trop loin, qu’est-ce que j’ai fait de mal ?

                                   N’y tenant plus, elle téléphone à sa grande amie :

              - Allo, oui c’est moi, je suis inquiète, Jean s’est fâché hier soir, il est parti avec sa valise, il n’est pas rentré est-ce que tu l’as vu ?

                                   Cécile semble remarquer un temps d’hésitation, comme un embarras à répondre.

              - Non, je ne l’ai pas vu.

              - Bon, si tu le vois, dis lui de revenir, je l’attend et je lui pardonne.

              - Oui.

                                   Cécile patiente quelques jours puis de nouveau, personne au bout du fil. De plus en plus inquiète et dans le doute : et si …non ce n’est pas possible.

                                   Décidée, elle fonce chez l’amie, personne. Sonne chez des voisins et demande où se trouve sa plus grande amie.

              Nous l’avons vu partir il y quelques jour avec un Monsieur et de nombreux bagages

Pour une destination inconnue.

                                   C’est le coup d’assommoir, elle rage, elle tempête, c’est bien ça les grandes amies. Menaces de vengeance, tout y passe.Abattue, elle rentre à la maison, s’affale dans le divan et pleure sur son malheur.

                                   L’idée de se venger est toujours là, mais comment puisqu’elle ne sait pas où ils sont.

Elle ressent des douleurs dans le ventre. Le lendemain les douleurs continuent, elle décide d’aller voir un docteur.

                                   Le diagnostique est formel :

              - Madame, ce n’est rien de grave, vous êtes enceinte.

                                   Assez heureuse de se savoir enceinte, là est peut-être la vengeance, il ne saura jamais qu’il est le père de cet enfant, c’est le mien et à moi seule.

 

                                                                                                                                               03

 

 

                                   Repliée sur elle-même, se tenant le ventre à deux mains, elle se fait des serments :

                                   Toi au moins, tu m’appartiendras, tu ne seras qu’à moi, rien qu’à moi.

                                   A partir de ce jour, elle ne fréquente plus personne n’ayant qu’une idée fixe : son enfant. Elle va cacher le plus longtemps possible sa grossesse, se serrant le ventre quitte à en souffrir et peut-être à faire souffrir le futur bébé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                                               04

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE II

 

 

 

 

 

 

 

EROS

 

 

 

 

                                   Mon enfant, tu seras le plus beau, le dieu de l’amour et je t’appelerai EROS.

                                   Il arrive un matin à l’aube sans crier gare, il est beau, superbe bébé gigotant avec de petits cris, tout le portrait de sa maman. C’est parfait, personne ne pourra dire il ressemble à son père, d’ailleurs, il n’en a pas, c’est moi seule qui l’ai fait.

                                   On le lui met dans les bras, elle est heureuse, même folle, elle voudrait le garder et ne le rend pas facilement.

              - Nous comprenons bien que vous soyez heureuse de l’avoir dans vos bras mais il faut nous le rendre pour les soins.

                                   Avec un regard de travers aux infirmières elle le tend.

              - Faites bien attention.

              - Nous avons l’habitude madame.

                                   Après quelques jours à la maternité, retour à la maison.

              - Maintenant, tu es bien à moi, à moi seule, je vais t’aimer, je vais te protéger.

                                   Pendant trois mois, elle le dorlote, lui donne la tétée, le lave, le change, bref tout va bien.

                                   Maintenant, c’est un joli petit corps bien potelé qui s’affirme. Puis un soir, après la tétée, elle décide de le garder avec elle dans son lit. Elle fait bien attention, se couche sur le côté pour l’avoir contre son ventre et tous deux s’endorment ainsi. Un petit cri dans la nuit, c’est la faim, tétée et tous deux se s’endorment, Eros pendu au téton.

                                   Le lendemain matin, au réveil, assise dans son lit, elle attend que Eros ouvre les yeux, elle le prend dans ses bras, le tend en l’air et l’admire, le secoue, joue avec lui.

              - Mon chéri, je t’adore avec un gros bisou sur la joue.

                                   Elle l’approche de son visage :

              - Qu’il est adorable avec un petit béco sur ses douces petites lèvres.

                                   Au moment de la toilette, il est tout nu, elle le brandit à bout de bras et son petit zizi est à hauteur de sa bouche, elle en saisi le petit bout entre ses lèvres et riant de bon cœur :

                                                                                                                                               05

 

 

              - Je vais manger ton petit zizi.

                                   Le bébé sourit, pour lui comme pour elle c’est un jeu.

                                   La toilette finie, au lit tous les deux. Assise, les seins sortis, à l’un puis à l’autre, Eros se rassasie.                        

                                   Le même cérémonial se reproduit tous les jours.

                                   Le bébé s’affirme devenir un beau garçon, son zizi grossit et sera sans aucun doute un beau mâle. Cécile s’en aperçoit :

              - Tu seras un bel homme pour le plaisir des dames.

                                   Un an déjà, Eros demande à marcher. Il couche toujours avec maman et toujours les mêmes jeux.

                                   La maman doit apprécier la douceur des lèvres du bébé car le béco devient un baiser accentué. Le regard de la mère est inquiétant, à quoi pense-t-elle, privée d’amour qu’elle est depuis le départ de son mari.

                                   Lorsqu’il est nu et qu’elle le prend à bout de bras, au lieu de prendre que le petit bout du zizi entre ses lèvres, c’est tout le zizi qui disparaît dans sa bouche. Elle le salive bien, le fait aller et venir, le suce comme si c’était celui d’un homme :

              - Tu verras, je te ferai décalotter de bonne heure.

                                   Un jour, étant nue dans son lit, le bébé dans ses bras, elle écarte ses cuisses puis :

              - Tu vas voir, je vais te faire retourner d’où tu es sorti.

                                   Elle met le museau du petit Eros entre ses grosses lèvres écartées. Le bébé sentant l’humidité tète la vulve et la maman se trémousse.

-         Tu seras un véritable amant.

Elle conserve le même rituel et le bébé qui devient petit garçon continue

 De recevoir les mêmes caresses et trouve sans aucun doute cela normal. Elle ne porte jamais de culotte.

                                   Maintenant, le petit bécot devient un baiser. Elle passe le bout de sa langue entre ses lèvres puis la roule et la fait aller et venir entre les lèvres, la tourne dans la bouche, lèche le palais. Elle semble y prendre beaucoup de plaisir.

                                    L’enfant grandit, cinq ans, il entre maintenant sous sa jupe, tourne autour de ses jambes, embrasse ses cuisses, ses fesses, enfouit son petit nez dans la toison. Elle écarte les jambes, il enfonce son petit doigt dans la fente puis le lèche. Excitée, le prend dans ses bras et lui donne un gros baiser sur la bouche, lui donne sa langue et lui demande la sienne.

                                   Elle pense qu’il ne pourra jamais se passer d’elle, qu’il l’aimera jusque l’éternité.

              - Toute la vie tu m’appartiendras, tu me confies ton petit corps, avec le mien ne feront plus qu’un.

                                   Elle oublie complètement que celui qu’elle a mis au monde ne lui appartient pas comme elle le pense.

                                   Pas d’école maternelle, Cécile garde pour elle son petit trésor, ils vivent en autarcie. Elle prend goût à sucer le petit zizi qui s’allonge et durcit. Elle le masturbe et ni tenant plus, elle essaye de se l’introduire, c’est encore un peu juste mais l’habitude se prend. Journellement il la pelote de partout, seins, fesses et embrasse comme un amant.

                                   Le bain à deux dure longtemps, elle entre en transes sous l’effet des caresses.

 

                                                                                                                                               06

 

 

 

                                   Elle est devenue inconsciente, est-ce un vice, une maladie ? Pour l’instant, l’enfant n’ayant aucun contacte avec l’extérieur agit machinalement.

                                   Six ans, l’âge du primaire. Eros va être confronté à la réalité par le contacte de garçons et de filles. Cécile s’inquiète, et s’il racontait ?                                           - Mon chéri, tu vas aller à la grande école, tu auras des petits copains, tu ne dois pas raconter comment nous vivons. Je t’aime très fort et toutes les mamans ne sont pas comme moi, les autres petits garçons seraient jaloux de toi et seraient malheureux.

              - Oui maman.

              - J’irai te conduire et te rechercher à la porte de l’école.

                                   Les quelques premières années, rien à dire, d’autres mamans viennent aussi à la porte de l’école conduire et rechercher leurs jeunes enfants.

                                   Eros ne cherche pas à communiquer avec les petits copains de sorte que ceux-ci ont tendance à la narguer.

              - Petit chouchou à maman.

                                   Il s’en plaint à sa mère.

              - Tu vois mon chéri comme je te le disais, ils sont jaloux alors s’ils savaient tout ce que je fais pour toi, ce serait pire encore.

                                   Cécile suce, masturbe avec ardeur le zizi qui petit à petit se décalotte, le gland sort de son enveloppe.

                                   Eros commence à éprouver du plaisir lorsqu’il pénètre sa mère, il en est tout rose.

                                   Et puis un jour, c’est l’orgasme, l’éjection dans le ventre de sa maman. Le cœur de Eros bat à tout rompre, quelque chose se passe dans sa tête, quel beau jour. Pour les deux, c’est un moment de plaisir fou, ils ne se connaissent plus, ne se retiennent plus, ce sont de vrais amants.

                                   Mère et amante. Les deux sentiments se confondent d’où un plaisir encore plus grand et l’attachement plus profond, cela semble un lien indestructible.

              - Mon chéri, je mourrais sans toi.

              - Maman quel bonheur j’ai avec toi, je t’adore, je t’aime plus encore.

                                   Elle est aux anges, nus tous les deux, ils se serrent bien fort, s’embrassent fougueusement. Ils sont dans un paradis, c’est le vide complet autour d’eux.

              - Eros jure moi que tu resteras toujours avec moi.

              - Je te le jure.

                                   Accédant au collège, beaucoup de choses changent. Il côtoie d’avantage de garçons et de filles en raison des heures de cours avec coupures. Il se rend compte que le contacte entre garçons et filles est différent de ce qu’il pensait.

                                   Les discussions sont libres sur l’amour, certains baisent sans se cacher et tous trouvent cela normal. Des filles lui tournent autour. Aucune ne pourrait remplacer sa partenaire. Il s’imagine mal coucher avec l’une de ces gamines, ils ne pourraient jamais avoir les mêmes étreintes. Certaines le chambre :

              - Le petit garçon à sa petite maman

              - Elle te dorlote bien ta petite maman ?

                                   Il ne saisit pas les allusions et refuse de sortir avec les copains et les copines.

 

 

                                                                                                                                               07

 

 

                                   Par contre les relations amoureuses entre les deux amants sont fougueuses. Elle se prête à toutes les pénétrations, lui enfourne, suce et lèche, avide d’amour. Aucune fille ne pourrait lui donner autant de plaisir.

                                   Toujours aussi inconscient, Eros ne pense pas au mal, il ne sait pas que c’est proscrit par la loi et le bon sens ayant toujours vécu dans cet état, avec cette éducation.

                                   Au pays des ados, il s’en passe des choses, on s’aime, on s’engueule, on se raille, on boit, on fume, on cause.

                                   Eros subit une autre éducation que intellectuelle, il apprend les choses de la vie avec sa mère. Ca le turlupine de temps en temps, il réfléchit et se pose des questions.

                                   Ses ébats amoureux perdent en intensité. Cécile s’en inquiète, elle le serre plus fort dans ses bras, se donne encore d’avantage.

                                   Eros a parfois des mouvements brusques comme s’il considérait sa partenaire comme une prostituée. Mais à chaque fois, par des caresses, par des paroles elle le ramène à elle.

              - Mon chéri aime moi fort, tu es tout pour moi, je ne pourrais jamais vivre sans toi, il faut que tu m’aimes encore plus fort.

                                   Quelques années passent ainsi. Alors qu’il approche de ses dix huit ans, un prof philosophe sur la famille, sur ce qu’elle devrait être, sur ce qu’elle ne devrait pas être pour en arriver à l’inceste (mot complètement inconnu de Eros). Débat sur ce sujet.

                                   Eros est k.o. debout, il ne participe pas à la discutions, il se bouche les oreilles avec ses deux mains.

                                   Ca cogne dans sa tête. Qu’ai-je fait, est-ce possible, ce mot inceste lui revient sans cesse, il est abattu, la tête lui rentre dans les épaules.

                                   Sa voisine de classe le regarde et s’inquiète :

              - Qu’est-ce que tu as Eros ? Tu ne sembles pas être bien.

                                   Il ne répond pas, complètement absent.

              - Bon, reste dans tes songes.

                                   Dans sa tête défile tout ce qu’ils ont fait ensemble autant qu’il s’en souvienne. C’est un drame atroce. Il avait tellement confiance en sa mère et tant de plaisir qu’il n’imaginait pas l’horreur de la situation. Elle l’avait si bien embobiné.

                                   Il faut payer le prix du repentir la mort dans l’âme.

                                   La haine s’installe.

                                   Entends-tu Eros la réprobation de la vertu ?

                                                             Les cris sourds de la vertu ?

                                   Ne vois-tu pas le vol des rapaces noirs au dessus de ta tête ? Courbe l’échine, ils vont te dévorer.

                                   Sur le retour, tête baissée, il avance comme un somnambule, franchit le seuil de la maison et se trouve devant son amante nue et déjà en ébullition.

                                   Il ne peut se retenir et éclate dans une colère terrible, tout prés de la folie.

              - Salope, cache ton cul. Tu m’as trompé pendant toute ma jeunesse me faisant croire que notre relation était normale.

              - Mais mon chéri calme toi, qu’est-ce qui t’arrive, pourquoi te mettre dans cet état ?

              - Salope, tu ne savais peut-être pas que nous pratiquions l’inceste interdit par la morale.

              - C’était pour te gâter, je voulais que tu sois heureux, que tu profites de l’amour le plus tôt possible. Et puis avoue que tu éprouvais beaucoup de plaisir.

                                                                                                                                               08

 

 

             - Tu es grotesque, tu te rends compte que je baisais ma mère, toi, tu savais, tu profitais de mon inconscience, tu m’as toujours tenu à l’écart de la société, tu as bien profité de moi.

                                   Elle commence à comprendre que le mal est fait, qu’il ne s’en remettra pas. Alors, elle sanglote et l’implore.

              - Eros, pardonne moi, je t’aime tant, je ne pourrai pas vivre sans toi.

              - Non, non, c’est fini, je ne veux plus te voir, c’est fini, je vais partir.

              - Ne me quitte pas, ne me quitte pas, je vais mourir.

              - Crève donc.

                                   Les baisers ont un goût amer

                                   Torturer d’avoir baiser sa mère,

                                    Par elle était abusé.

                                   Il laissera cet être misérable

                                   Se débattre avec sa conscience minable,

                                   Ce sera son enfer

                                   C’est le prix à payer.

                                   C’est un cœur brisé

                                   C’est un corps rompu

                                   Qui part à l’aventure

                                   C’est une âme errante,

                                   La blessure est profonde

                                   Cicatrisera-t-elle un jour ?

                        Eros fait son sac et part. Il va droit devant tête baissée, fuyant les regards des gens. Où va-t-il ? Le sait-il lui-même ? On ne le reverra jamais.

                        Prostrée, elle implore :

                                   Mon amour reviens

                                   Je ne peux plus vivre sans toi

                                   Ne me fuit pas, tu es le fruit de ma vie

                                   Tu es devenu le compagnon de mon existence

                                   Nos vies, nos cœurs se sont unis

                                   Le sort l’a voulu ainsi.

                        Après son départ, Cécile tombe dans la béatitude, parle, parle, parle, des paroles incompréhensibles. Elle joint ses mains comme pour prier, ne mange plus et tombe en léthargie.

                                   Au bout de quelques jours, des voisins ne la voyant plus avertissent les autorités.

                                   Elles retrouvent Cécile morte sur le sol et constate que le fils l’a abandonnée et ne retrouve pas sa trace. Mais personne n’aura connaissance de leurs rapports sexuels.

                                                                                                                     
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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 10:24

Préambule

 

 

 

 

                            Il arrive qu’un événement marque à jamais l’individu quelque soit le moment et quelque soit l’âge.

Cet événement revient systématiquement, à la suite du retour sur le lieu où il s’est produit ou simplement sur le fait de penser à quelqu’un qui a marqué l’événement et aussi sur le retour dans le passé.

Ce peut-être un événement gai ou triste. Pour le triste, il revient plus facilement dans les coups de cafard.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lieu

 

 

 

LA VIERGE DROUET

 

 

 

                            A un carrefour d’une route départementale et d’une route communale, dans un angle, une niche dans laquelle se trouve une statue de vierge. Quand à son origine et ses vertus particulières, je l’ignore complètement, je n’en ai jamais entendu parler.

                            Aux pieds de cette statue, un vase dans lequel quelques personnes bien intentionnées se signaient, priaient et déposaient un petit bouquet de fleurs qui serait vite fané si ma mère n’allait pas les arroser de temps à autre.

                            La maison que nous habitions, se trouve à l’autre angle, de façon que en sortant de chez nous, la première chose qui se présentait à notre vue était la vierge. Avec l’habitude, on n’y faisait guère attention, peut-être à part ma mère, grande dévote qui ne déteindra jamais sur ses enfants.

                            Nous vivions là, ma mère, mon père en repos forcé de gendarme, par cause de maladie contagieuse et incurable, mes deux aînés, un garçon de neuf ans, une fille de six ans, moi de à peine trois ans et le petit dernier de trois mois.

         Il aura fallu ce jour d’Août 1927 pour que se matérialisent dans mon cerveau ma famille et mon environnement. Jusque là, j’étais dans une grande nébuleuse, celle de la petite enfance. Je pense que avant on agit et réagit comme des automates. On dit bonjour papa, bonjour maman, on joue avec des frères et sœur par habitude, mais on ne peut pas se souvenir comment ils étaient, on ne peut pas les décrire tels qu’ils étaient réellement, on n’a pas gardé d’image. Nous savons ce que l’on nous raconte sur notre passé et il faut faire avec. Et pourtant, on embrasse nos parents, on les prends pardessus le cou et rien de ces moments de tendresse ne reste.

                            L’habitation, c’était une maison basse, mansardée. La porte franchie, un grand vestibule et un escalier pour accéder aux chambres. A droite et à gauche, une pièce de chaque côté dont l’une devait être la cuisine et l’autre, mystère, je ne me souviens pas être entré dedans, pas plus que dans les chambres, et pourtant nous habitions là depuis certainement quelques mois.

 

                            Entre le mur d’enceinte et la façade, une cour dallée avec des dalles en schiste bleu vert et des herbes poussant dans les joints. Côté gauche et derrière un grand jardin bien entretenu et de beaux légumes. Il a fallu ce jour pour en garder un souvenir, en somme pour le matérialiser, et pourtant j’ai bien du aller cueillir des framboises et des fraises de temps à autre.

                            Ce jour là, je jouais seul sans me soucier des autres occupants, où étaient-ils ? Je n’en savais strictement rien. Il avait du pleuvoir car un parapluie était ouvert posé à même le sol, pour sécher. Je jouais et à quoi ? Au petit train en faisant des t’chou, t’chou, en imitant la locomotive, en faisant aller et venir les deux bras repliés pour imiter les bielles en action. Le train était censé avancer ou reculer suivant la fantaisie du chemineau improvisé. Une remarque s’impose : comment un enfant d’à peine trois ans habitant le fin fond de la campagne, pouvait avoir l’idée d’imiter un train ?

Bien que je ne m’en souvienne pas, étant trop petit à l’époque, mais je suis allé avec mes parents et mes aînés rejoindre la ville de CAMBREMER dans le Calvados, lieu d’affectation de mon père en tant que gendarme. Nous avons pris le train, la voiture n’était pas à la portée de tout un chacun. Dans ma petite tête, je devais m’être intéressé à la marche de cette grosse machine là et c’est pourquoi je l’imitais.

Lorsque un train recule, il n’y a rien derrière, et là, il y avait le parapluie. Ce qui devait arriver, arriva. Je recule en faisant t’chou, t’chou et pan, je tombe assis sur le manche du parapluie. Un son sinistre retentit, crac. Effaré, je regarde le résultat, bon sang de bon sang, le manche est en deux morceaux. Panique garantie. Est-ce que j’avais déjà reçu des fessées ? Que pouvait-on me faire ? Que pouvais-je craindre pour réagir de la sorte, en m’enfuyant dans le jardin me cacher ?

Je me suis enfui comme un pestiféré me planquer entre deux rangs de petits pois accrochés à leurs rames. J’avais là un abri idéal, il fallait se mettre à quatre pattes et hop, invisible.

Combien de temps suis-je resté là ? Une chose est sûre, je commençais à trouver le temps long lorsque la voix de ma sœur se fait entendre :

- Louis, Louis, où es-tu ?

Et de faire le tour du jardin, de chercher partout et pas de Louis.

- Louis, où es-tu ? Sort de ta cachette.

La voix commençait à se faire anxieuse. Après avoir exploré toutes les caches du jardin possibles, elle eut un réflexe pour se pencher et regarder dans les petits pois.

- Ah ! Tu es là, sort et vient avec moi, tout le monde te réclame.

Je sors de ma cachette, tout penaud et je lui avoue ma faute.

Ce n’est rien, personne ne va rien te dire.

Alors je la suis, en traînant les pieds. Arrivés dans le vestibule, elle se précipite dans l’escalier et moi, je le regarde cet escalier, en haut, c’est la punition. Me sauver ? Et où ? Alors, m’armant de courage, je monte tout doucement.

 

Arrivé dans l’encadrement de la porte, je reste figé, statufié devant le tableau qui se présente à mes yeux. Ce tableau est resté gravé dans ma tête, immortalisé. C’est comme si j’entrais dans un autre monde. La grande nébuleuse de l’enfance se déchirait.

Dans le lit, un homme, couché, légèrement redressé, appuyé sur un coude, ma mère au chevet, pâle et le visage fatigué, de chaque côté du lit assis sur le bord, chacun de mes aînés. Cet homme, amaigri, beau, une petite moustache, souriait, c’était mon père. Je le découvrais pour la première fois. Jusqu’ici, je lui disais certainement bonjour papa sans m’en rendre compte, parce qu’on m’avait appris à le dire, car je n’ai aucun souvenir de lui, à part ce cliché. En somme, c’est comme si c’était la première fois que l’on se rencontrait et je ne savais pas que c’était la dernière fois.

- Allons Louis, approche toi du lit.

Ces paroles me ramènent à la réalité et alors, je fonds en sanglots et je m’écrie :

- Ce n’est pas moi qui l’ai cassé, c’est mon tchu (patois qui veut dire cul).

Malgré la gravité du moment, tout le monde éclate de rire et j’en reste baba.

- Mais non, ce n’est pas toi, avance plus près.

Timidement, je m’avance jusqu’au niveau de ma sœur, ce jour là, les punitions étaient levés.

J’aurais bien voulu être peintre pour faire ce tableau de mémoire. Après, que s’est-il passé ? Je n’en sais absolument rien, c’est comme un cliché qui passe mais qui ne s’oublie pas.

Je n’ai plus aucun autre souvenir de mon père. J’ai appris qu’il avait attrapé une tuberculose fortement contagieuse et que nous n’avions pas le droit d’aller dans sa chambre et surtout pas de l’embrasser par crainte de contamination. Je n’ai jamais su s’il est décédé le lendemain ou quelques jours plus tard. Nous avons été éloignés chez notre grand-mère maternelle qui habitait à un kilomètre de là.

Cette maison, dois-je la haïr ou la vénérer ? Je ne sais, mais chaque fois que je passe devant elle, bien qu’elle ait bien changé, bien retapée, le tableau apparaît dans ma tête, comme une vision.

Maintenant, il y avait une jeune mère avec quatre enfants en bas âge, seule à nourrir la nichée, à la campagne, sans ressource, sans pension etc…

Mon père, ancien ouvrier agricole, ayant connu la dureté de cette profession avait fait jurer à ma mère de tout faire, de ne pas rester à la campagne pour pouvoir donner une situation à chacun des enfants. Lui-même s’en était sorti en apprenant et en passant brillamment le concours d’entrée dans la gendarmerie avant d’attraper sa maladie mortelle.

Elle a tenu la promesse et a accompli sa mission.

C’est à près de quatre vingt ans que j’ai écris les poèmes qui suivent. Celui sur mon père, en fonction de ce que l’on m’a raconté sur lui.

 

 

 

 

 

A MON PERE

 

 

Tu étais grand et beau, mon père                          

Tu étais chaleureux et gai, mon père

Tu es resté légendaire, mon père

Ton grand cœur a fait ton malheur, mon père.

 

Grand chasseur, tu étais recherché, mon père

Grand pêcheur, tu étais sollicité, mon père

Par tous temps, on te faisait marcher, mon père

Ils ont eu raison de ta santé, mon père.

 

Tu es parti, emporté par la maladie, mon père

Laissant la femme et les quatre petits, mon père

Tu es parti sans achever ton pari, mon père

Faire de tes fils un bon parti, mon père.

 

Comme tu le voulais, avant de mourir, mon père

Ta femme a relevé le défi, mon père

De la campagne, à la ville, elle est partie, mon père

A tes enfants, situation est acquise, mon père.

 

Je t’ai peu connu, mon père

Sur ton lit de mort, je t’ai vu, mon père.

Tu es parti, je n’avais pas trois ans, mon père

Je ne sais pas ce qu’est un père, mon père.

 

Moi, j’ai le bonheur d’être père

Et grand père, mon père.

Merci, mon père.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CELLE QUI A GUIDE NOS PAS

 

 

Veuve trop tôt

Beaucoup trop tôt

Avec quatre enfants à charge

Et de bas âge.

         C’était ma mère.

 

Le poupon de quatre mois dans les bras

L’autre de trois ans devant ses pas

Vaque aux tâches quotidiennes

Afin que la nichée subvienne

         C’était ma mère.

 

Aucune ressource assurée

Sinon, de l’unique vache, la traite

Les rations journalières prélevées

Le reste à la laiterie rapportera quelques piécettes,

         C’était ma mère.

 

Les deux grands à l’école

Les deux plus jeunes à la sieste,

Elle bêche, sème et récolte les légumes

Que chaque jour, la nourriture assume,

         C’était ma mère.

 

Le jeudi, des quatre petits accompagnée

Dans un champ, à la rivière agenouillée

Lave, tord, frappe et frappe encore

Pour que la colère s’échappe de son corps,

         C’était ma mère.

 

Les enfants couchés,

Tard dans la soirée

Les vêtements sont confectionnés, réparés et repassés.
         A une heure bien avancée, harassée

Retient les larmes de ses yeux fatigués.
                   C’était ma mère.

 

 

 

Devant la charge de travail

Assurer l’existence est prioritaire

L’affection secondaire

Tout en ayant bien soin de la marmaille.

         C’était ma mère.

 

Elle est la mère et le père

Avec deux lumières nous éclaire,

Le courage, l’honnêteté et la bonté

Valeurs par elle enseignées

Faisaient fi des difficultés.

         C’était ma mère.

 

Grande croyante elle était

S’il existe, j’espère que son dieu l’a assistée

Et que au paradis doit être montée.

         Merci ma mère.

 

Par la suite, en hommage à ma mère, j’ai composé le poème suivant.

 

UNE FEMME ADMIRABLE

 

Confrontée d’un bonheur

A un grand malheur

Evite de pleurer sur son sort

Et le prend à bras le corps.

 

Le chagrin habilement camouflé

Fait front à l’adversité

Ne baissant jamais la garde

Belle et fière, de face regarde.

 

L’air pensif

Le regard triste

Chaque jour gravit son calvaire

Pendant de longues années où la vie est amère.

 

De l’aurore au crépuscule

Assure un travail d’hercule

Toujours debout sans courber l’échine

De ce drame en est l’héroïne

 

Pleine de noblesse

Cache sa détresse

Du bonheur des autres n’éprouve aucune convoitise

Vivre avec ce que l’on a est sa devise.

 

Hélas ! Le sourire ? Quelques contractures

Peu de temps disponible pour l’affection

Tout en adorant sa progéniture

Heureusement sans aucune désaffection.

 

Femme de tête et de morale

Banni tout ce qui est mal

Prêche le bon conseil,

Par l’exemple émerveille.

 

Comme la chatte, toujours en quête de nourriture

Pour sa nichée

Elle s’éreinte dans le travail pour que vive sa progéniture

Sans aucun revenu, livre un combat contre l’adversité.

Après quelques années, la victoire est assurée

Est-elle fière de son œuvre ? Mutisme complet

Peut-être puisait-elle sa force dans sa foi ?

Une sainte, quoi.

Merci pour ton sacrifice.

 

Hélas ! Sa fin devait être encore dans la souffrance, suite à une chute dans sa maison est hospitalisée, puis :

 

 

MERE

 

 

Sur ton lit d’hôpital

Dans cette phase finale

Tu criais : Tuez-moi, Tuez-moi,

Et personne ne bougeait le petit doigt.

 

Tu es arrivée là un soir de réveillon

Pour être tombée dans ta maison,

Tes os usés, rongés par le travail

Ne pouvaient se remettre pour un nouveau bail.

 

Tu ne pouvais bouger sur ton lit d’épines

Des escarres tu étais la victime

Toi seule savais ce qu’était l’enfer

Qui a eu raison de ta volonté de fer

Dans un duel à mort

En l’absence de l’arbitre « Médecine »

Qui a laissé pourrir ton corps.

 

Pourtant, toi grande croyante

Tu savais qu’il fallait gravir son calvaire

Et se taire

Tu savais qu’on ne met pas au monde

Pour supprimer comme une bête immonde.

Ton bon dieu, qui est-il ?

Pour laisser souffrir ainsi une de ses filles

De façon vaine et inutile,

De l’avoir envoyée en enfer avant sa mort.

En quoi avais-tu tord ?

Tu l’as sans doute bien prié

Une fois de plus il ne t’a pas écouté.

Fallait-il que tu souffre

Dans ton corps rongé par le mal

Pour hurler dans tes derniers souffles,

Toi, pourtant si dure au mal,

Véritable supplice de tantale.

 

Que pensais-tu de ton mari et de tes enfants

Tous, près de ton lit et totalement impuissants ?

Tu souffrais dans ton corps

Et eux dans leur âme

Chaque cri était comme une lame

Qui les transperçait comme le ferai un matador.

 

Après six mois de tortures

Enfin délivrée

Je me pose une question :

Etais-tu entre les mains de soigneurs ou de tortionnaires ?

 

Adieu.

 

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14 juin 2009 7 14 /06 /juin /2009 17:49

 

 

 

 

Préface

 

 

 

 

                            C’est l’apprentissage de la sexualité par un petit garçon de sept ans, Alfred, dit Frèdo, né à la campagne et qui va se retrouver à la ville où il va apprendre les rudiments du plaisir sexuel.

Ca se passe dans les années 30, (à partir de 1931). Il devra subir une première épreuve, son insertion parmi les petits villageois, résister à la méchanceté des enfants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A la campagne

 

 

                            Pendant ces quelques années vécues à la campagne, Fredo, a vu pas mal de choses. Notamment comme tous enfants des campagnes, il a vu le taureau sauter la vache, le chien s’accoupler avec la chienne etc…

On n’en faisait pas toute une histoire. On lui a dit que c’était pour avoir un petit veau, des petits chiens et même pour le coq qui saute la poule, c’est pour avoir des petits poulets dans les œufs. Il connaissait tout le cycle de la poule qui pond, qui couve jusqu’à ce que le petit poulet brise la coquille de l’œuf.

 

 

L’évidence est là

Les animaux s’accouplent

Pourquoi les êtres humains qui vivent en couple

Ne feraient-ils pas ce geste là ?

 

 

Toutes ces choses étaient devenues banales. En ce qui concerne la naissance des bébés, c’était le mutisme chez les parents.

- Maman, comment ils naissent les bébés ?

- Dans les choux mon enfants.

A l’école, on n’en parlait jamais. Mais Fredo comme tous les autres enfants allait de temps à autre voir dans les choux du jardin si par hasard il n’y avait pas un petit frère ou une petite sœur. Hélas ! Toujours rien.

Mais quand il voyait une femme avec le gros ventre, il demandait à sa maman :

- Maman, pourquoi elle a le gros ventre la Marie ?

- Elle est malade, le docteur la soigne, tu verras dans quelque mois elle redeviendra normale.

Effectivement, mais dans le même temps, il y avait un bébé d’arrivé chez la Marie. Ca ne prenait pas une grosse importance dans la tête de Fredo. Le plus embêtant, c’est qu’on l’emmenait voir le beau petit bébé et ça, ce n’était pas du plaisir. D’abord, les minauderies :

- Qu’il est joli le petit bébé, il ressemble à son papa.

- Vous avez de la chance d’avoir un si beau bébé, regarde Fredo comme il est beau.

- Tu voudrais peut-être avoir un petit frère comme celui-là ?

Mais pour Fredo, c’est un supplice, de quoi elle s’occupe celle-là, il le trouve moche, il est tout plissé, non décidément, c’est moche un enfant qui naît. Cette image du nouveau né le hantera plus tard, et lui enlèvera le désir d’avoir un enfant à lui.

C’est donc avec ce si peu de connaissance sur la sexualité qu’il abordera la ville et ses mystères.

 

 

 

A la ville.

 

                            Certes, c’est la ville. Mais en réalité, c’est un village d’environ trois cent cinquante âmes, en bord de mer, séparé du centre par quelques centaines de mètres sans maisons, on y vit un peu en autarcie.

Le petit Fredo n’est pas reçu à bras ouvert, il doit faire face à une certaine hostilité de la part des autres enfants.

Comme par hasard, il y a une bande de garçons de son âge, peut-être huit ou neuf et une bande de filles de deux ans plus jeunes. Il se heurte au phénomème de bandes, et ce n’est pas rien. Les premiers mois vont consister à se faire admettre. Il y arrivera qu’avec l’aide de ses poings, après avoir mater le plus dur. Il devient alors quelqu’un de respecté au sein de la bande. Etant très intelligent, il s’affirmera par son savoir.

Son savoir sur le sexe est nul. Son zizi sert à faire pipi, il le fait debout, le long d’un mur. Les filles le font accroupies, pourquoi, comment est leur zizi, si elles en ont un. Cela relève du mystère. Pour l’instant, il ne cherche pas à comprendre.

 

 

                                      A quoi donc peut servir un zizi

                                      Sinon à faire pipi

Si les filles s’accroupissent pour faire pipi

C’est qu’elles n’ont pas de zizi.

 

 

Une fois intégré dans l’équipe de garçons du village, progressivement, il va apprendre beaucoup de choses. Tout d’abord, entre garçons, on n’hésite pas à regarder le zizi de l’autre et de comparer. Malheur à celui qui a le plus petit, ce sera automatiquement : Petit zizi. Entre eux, ils parlent bien des filles, mais personne encore ne connaît le mystère.

 

Dans le village, l’équipe de garçons joue avec l’équipe de filles assez couramment, et pudiquement. Ô, de temps à autre, il y en a bien un qui tente de soulever la robe ou la jupe d’une des filles, mais c’est plus pour la taquiner que pour voir. Elle feint la colère et court après le garçon, c’est un jeu.

A l’école, à la récréation, aux urinoirs, c’est souvent à celui qui pisse le plus haut et particulièrement à essayer d’uriner pardessus la séparation pour essayer d’arroser le voisin de pissotière, pas si facile que ça. Un jeu comme un autre. Le Jeudi, jour sans école, c’est l’occasion d’organiser un concours de celui qui pissera le plus loin. Tous sur un rang, attention à ne pas mordre la ligne et repérer l’endroit de la chute du pipi. On se surpasse, on fait de gros efforts. Il faut faire confiance au juge. Cela commence toujours dans l’ordre parfait et ça se finit par essayer de pisser sur l’autre, et ça complique les rapports. Bousculades, quelques coups de poing qui le plus souvent n’arrivent pas à destination.

 

 

On joue à celui qui pisse le plus haut

Ou à celui qui pisse le plus loin

Mais aussi à pisser sur le voisin

Ou à le montrer aux filles comme il est beau.

 

 

 

A l’époque des baignades, les garçons et les filles se baignent ensemble. Bien des filles passent le maillot à la maison de sorte qu’elles peuvent se déshabiller sans crainte. Les garçons, eux se déshabillent sur place sans trop se cacher et même lorsque les filles sont à proximité font de l’exhibition. On entend des cris d’horreur. Elles mettent la main devant leurs yeux et pour certaines elles écartent les doigts pour y voir un petit peu.

 

Celles qui se sont bien baignées enlèvent le plus souvent leur maillot pour repartir, elles se cachent bien et les garçons font semblant d’aller les voir et créent la panique dans les rangs. Attention ! Si il y a des grandes personnes à proximité, tout le monde est pudique.

Fredo se met à fraterniser avec Paul. C’est un garçon qui habite assez près de chez lui, mais qui est très rarement avec la bande. Fils unique, il est adoré de ses parents et bien gâté mais élever très strictement et défense aller courir avec les autres voyous. Il doit rendre des comptes tous les jours. Paul a de deux à trois ans de plus que Fredo et donc plus mûr. Il possède également un vélo neuf, ce qui est très rare pour les enfants de cet âge là. Il va emmener Fredo dans de belles virées, il va lui faire découvrir tout le nord cotentin en l’emmenant sur le cadre du vélo.

 

Les contacts vont devenir plus intimes. Un jour il arrive avec une revue où de belles femmes posent en photo, pas toute nues, ce n’est pas une revue porno, mais des femmes qui montrent une certaine partie de leurs jambes, des seins un peu débordant, bref disons des photos érotiques pour l’époque. Les revues pornos ne circulent pas à l’air libre, c’est interdit. Où a-t-il trouvé cette revue ? Il ne le dit pas.

Un chantier près de chez lui a laissé un terrain en partie à l’abandon, il en a profité pour faire une cabane souterraine en agrandissant un trou déjà existant et l’a recouvert avec des tôles puis de la terre pour camoufler le tout. Même l’entrée est camouflée.

 

 

Les plus grands expliquent aux plus petits

Qu’il faut l’exciter pour ce qu’on appelle bander

Et qu’à partir d’un certain âge décharger

Ne pas aller avec les filles pour ne pas faire un petit.

 

 

Un jour :

- Viens dans ma cabane, je vais te montrer des photos de jolies femmes.

Assis par terre, (on ne peut pas debout) il se met à feuilleter les pages d’une revue déjà bien âgée, c’est plutôt jauni. Pour la première fois, Fredo voit des femmes sous un autre angle, de belles jambes, des courbes bien prononcées etc…

- Elles sont jolies hein ? Bien potelées, ça fait bander.

Devant la mine un peu ébahie de Fredo, Paul lui demande :

- Tu ne sais pas ce que ça veut dire de bander ?

- Non.

- Je vais t’expliquer et te faire voir.

Il ouvre sa « brecnette) et sort son zizi.

Premier constat de Fredo, il est bien plus gros que le sien.

- Bon sort le tien aussi. Un peu timide, Fredo s’exécute.

- Ah ! Oui, tu ne décalottes pas encore, ça viendra mais il faut que tu te branles. Encore un mot inconnu.

- Bon, tu ne sais pas ce que c’est que de se branler (masturbation), alors regarde.

Et la démonstration commence. Il se met à secouer le cocotier et son zizi devient bien raide et bien gros.

- Tu vois, tu feras ça tous les jours et tu deviendras comme moi. Tu vois l’extrémité, c’est la calotte, à toi, on ne la voit pas. Faut avoir peur de forcer.

Et mon Fredo d’en faire autant. Cela raidit bien un peu, mais il faudra du temps.

- Quand tu décalotteras, tu éprouveras du plaisir à te branler et surtout quand tu déchargeras.

 

 

Encore un mot mystère.

- Je vais te faire voir :

Et le voilà parti en quatrième, puis soudain se trémousse, il semble éprouver beaucoup de plaisir et soudain, un jet de liquide gras et onctueux jaillit de son zizi. Il pousse un soupir de satisfaction.

- Tu vois, cela s’appelle décharger (éjaculation). Ce qui sort, s’appelle le sperme, c’est cela qui envoyé dans le sexe de la femme va créer l’enfant. C’est à cause de ça que nos parents nous interdisent tout contact avec les filles avant d’être mariés. Au moment où tu décharges, c’est là que tu as le plus de plaisir.

Tous deux sortent de la cabane les joues rouges, heureusement personne pour les voir sortir.

Fredo suit les conseils et tous les jours trouve le temps de faire une séance chez lui ou avec Paul dans la cabane.

Fort de ce qu’il a appris, avec les autres copains joue le caïd en amour, parle de masturbation, de bander, de décharger. Les relations entre copains prennent un autre tour. Il ne faudra pas très longtemps à Fredo pour décalotter. Après, il commencera à avoir du plaisir à se branler et un beau jour où le plaisir devenait de plus en plus fort, il poursuit la séance et dans un gros soupir de satisfaction, une goutte de sperme jaillit.

C’était un grand jour, il était devenu un homme et comptait bien s’affirmer face aux autres copains.

 

 

Mains dans les poches

Et poches défoncées pour masturbation

Au vu de sa tête, il y a anguille sous roche

Pour preuve le soupir de satisfaction.

 

A si les culottes pouvaient parler

Culottées par le sperme séché

A peine réparée, de nouveau percée,

Pourquoi les réparer.

 

 

Avec les filles, il avait un certain succès, elles recherchaient sa compagnie. Les relations étaient certes amicales avec des bonnes blagues, parfois grivoises. Sans jamais dépasser les limites interdites. Garçons et filles étaient éduqués par les parents, pas question de faire l’amour pour ne pas mettre une fille enceinte, les conséquences en seraient trop graves. La fille mère est mise au banc de la société.

 

 

Par contre chez les garçons, l’éducation sexuelle se poursuit. Dans la cabane, ils se retrouvent parfois à six ou huit. Assis, (puisque on ne peut pas se tenir debout) sur deux rangs, à se masturber. L’ambiance est très gaie. En parlant des filles, certains qui ont une sœur sont mieux renseignés que les autres et les instruisent. Elles n’ont pas de zizi mais un orifice dans lequel sans aucun doute on introduit le zizi. Puisqu’il y a orifice, les garçons en ont un également et on parle dans ce cas de enculer. Presque tous tenteront l’essai.

 

Les garçons ont bien le trou de balle

Essayer d’y mettre le zizi, ça fait mal ;

Patience attendez la fille

Pour enfiler l’aiguille.

 

 

 D’ailleurs, s’ils ne le disent pas, il se forme des duos. Certains réussissent, d’autres trouvent que cela fait trop mal. On en voit partir à la campagne dans les petits coins nichés dans la verdure. Les autres pensent : ceux là s’enculent sans aucun doute.

En ce qui concerne Fredo, il fait la connaissance d’un nouveau que l’on appel : « pomme cuite », pourquoi ? Mystère.

En tous cas, ils deviennent de grands copains. Lui, pomme cuite est le petit dernier de la famille, orphelin de mère et le père étant déjà vieux n’a plus la loi. Ils a été élevé par sa sœur, une bien jolie fille, bien dévergondée, n’hésitant pas à se mettre à poil devant son frère. Donc, il sait bien comment sont faites les filles.

Pomme cuite emmène donc Fredo dans un grenier situé sur un cellier où son père ne va jamais. Là, tous les deux se masturbent. Pomme cuite a un de ces zizi, gros long et courbé, il est très beau et fera sans doute des ravages chez les femmes, beaucoup auront envie de se le payer. Dans ce grenier, un vieux lit, pomme cuite propose de faire un soixante neuf. Et en avant que je te suce. Par la suite ils tentent de s’enculer. Les essais sont infructueux, c’est trop sec, cela manque de lubrifiant. Et puis Fredo a un peu peur de son zizi, bien gros pour entrer dans son petit cul. Ce ne sera pas une réussite et devront s’en passer.

La guerre va amener la construction d’un abri dans un jardin du village, pour que les habitants se mettent à l’abri en cas de bombardement. Cet abri possède un WC, oh ! Une planche percée et une tinette dessous. Ce WC, ne servira jamais à ce qu’il était destiné car personne du village n’ira dans l’abri. Par contre, il devient terrain de jeu pour les ados. Cela consiste tout d’abord à le traverser complètement dans le noir le plus absolu. Les garçons d’abord, puis les filles. Un jour un garçon reste planqué dans les toilettes et attrape une fille au passage. Elle revient toute pâle, elle a eu très peur et ne veut pas y retourner. Il faut dire que le coupable est ressorti en douce sans rien dire. La Mimie, se tournant vers Fredo :

- Fredo, tu viens avec moi, on va traverser, nous verrons bien s’il y a quelqu’un dedans.

La Mimie, c’est une fille bien potelée, amoureuse, du moins on le suppose.

Les voilà partis, la fille la première et fredo derrière en se donnant la main. Ils ne voient rien. Arrivée devant les toilettes, Mimie serre la main de Fredo et l’entraîne à l’intérieur. Elle lui colle ses lèvres sur celles de fredo tout soufflé. Il apprécie le baiser et recommence de bon cœur. Le temps passe vite et dehors on s’inquiète. Lorsqu’ils débouchent à l’autre extrémité :

- Qu’est-ce que vous avez fait, vous êtes restés longtemps ?

Rien, mais on se cherchait et on a bien inspecté tout l’abri et nous n’avons rien vu.

Personne n’est dupe et n’insiste.

Dorénavant, l’abri va servir aux couples qui se forment et vont se sucer la poire.

Arrive dans le village une famille dont une fille très sexy. Elle est grande bien faite et très amoureuse. Son tour arrive d’aller s’enfermer avec Fredo. Là, il sort le grand jeu, baisers, la main sous la jupe pour lui caresser les cuisses, elle a de belles jambes, prolongement de fesses superbes, puis la main repasse par devant pour s’infiltrer entre les deux cuisses pour aller explorer ce qu’il n’a jamais vu ni touché. Il écarte les lèvres et enfonce son doigt dans cette fente dont on a tant parlé.

C’est bien la première fois qu’il pénètre dans l’univers d’une fille et est très surpris de trouver cette tiédeur et quelque chose d’aussi bien lubrifier. Ils se donnent tous les deux à fond sans toutefois essayer d’y mettre le zizi. Dans sa culotte le zizi est raide et ferme, la hantise d’un enfant est toujours là, cela n’ira pas plus loin. Ils y restent assez longtemps.

Evidemment fredo se vante et d’autres veulent en faire autant. La fois suivante, il est suivi par un copain et la pauvre fille se retrouve avec deux doigts dans le bénitier. Elle crie : vous me faites mal, vous me faites mal. Mais de retour, elle est partante de nouveau. Ce sera ainsi pendant des mois et les voisins de l’abri jasent : Que peuvent-ils bien faire là-dedans ?

Fredo, avec ses copains se vante d’avoir baiser celle-ci puis celle-là, alors qu’il n’en est rien, mais il apporte tant de détails. Il acquiait une réputation de tombeur, on fait cercle autour de lui. Les filles recherchent sa compagnie espérant quoi ? Puisque c’est défendu, peut-être pour avoir l’air de filles délurées, qui sait ?

 Avec l’âge, les choses deviennent sérieuses, dix sept ans, il drague un peu plus loin, tout au moins hors village. Il fait la connaissance d’une petite blonde, Mireille, d’où le diminutif de Mimi. Elle n’a que quinze ans mais tend facilement ses lèvres. Frédo semble envoûté par Mimi et ne la lâche plus. Elle est apprentie dans une maison de couture. Tous les jours, il s’arrange pour être sur son passage, le matin, pour l’accompagner sur le parcours. Ils se quittent après un bon patin.

 

 

Comme elle habite à plusieurs kilomètres de son lieu de travail, ses parents ont trouvé un café qui voudra bien lui chauffer sa camelle tous les midis, cela lui évitera de remonter chez elle pour le repas de midi. Pour les tourtereaux, cela permet d’avoir plus de temps pour faire l’amour. Ils trouvent un endroit à proximité de son lieu de travail, en l’occurrence un garage toujours ouvert. Là, ils seront à l’abri des regards.

Tous les midis, pendant un quart d’heure, séance de baisers et de caresses. Frédo passe bien la main sur les fesses par vêtements interposés et n’ose pas la glisser sous la jupe de peur d’une réaction négative. Et pourtant, il constate que, elle se serre bien fort contre lui, n’hésite pas à s’affourcher sur son genou et s’y frotter le zizi. Il croit rêver et pense qu’elle ne le fait pas exprès.

Au cours de promenades en campagne, elle semble être de plus en plus provocante, mais lui fait semblant de ne pas s’en apercevoir de crainte de tout casser.

 

 

Ils marchaient côte à côte

Son bras enlaçant sa taille

A chaque pas son corps trésaille

Ses doigts palpes ses côtes.

 

Sa tête s’appuyant sur son épaule,

Leurs cheveux se frôlent

Son parfum l’enivre

Il respire la joie de vivre.

 

Longtemps muets

Retenant leur respiration

Ecoutent en secret

Ce que nous pension.

 

Ils se regardaient sans se voir

Cherchant au fond des yeux

Comme dans un miroir

Le reflet de leurs aveux.

 

Sa voix douce et câline

En son cœur fait des ravages

Sa mine enfantine

L’encourage.

 

 

 

 

Son sein en sa main palpite

Son visage se trouble à merveille

Elle lui offre sa bouche vermeille

Le baiser, le saisit au plus vite

 

Comme le papillon va de fleur en fleur

Ils allaient de baiser en baiser

Evitant de se faire voir, par peur,

Peur des envieux.

Se cacher est peut-être mieux ?

Il est si doux de s’aimer en secret.

 

Que serait la vie

Si on nous retirait l’amour

Triste à mourir

Serait chaque jour.

 

 

 

Avec les copains, les récits de ses amours sont très exagérés, il la baise partout où il passe. La vante, c’est une femme bien faite etc…

- Tu verrais son corps, superbe, (il ne l’a jamais vu), ses seins, pas très gros, mais si mignons qu’on la téterait continuellement, ses fesses, on s’endormirait la tête calée entre les deux et ses cuisses d’une telle douceur, je ne te dis que ça.

 

Un changement survient en ce qui concerne le repas du midi. Un frère pour elle est envoyé en déplacement dans un autre port pour plusieurs années et déménage donc, tout en conservant le logement pour lorsqu’il reviendra. Là-bas, ils, (lui et sa femme), seront en garni. Pour ne plus payer le café, ses parents décident qu’elle devra aller chez son frère le midi et y chauffer sa gamelle et manger.

Pour fredo, bonne aubaine, il peut aller la retrouver plus tôt et rester avec elle plus longtemps. Fini le garage et les patins à la vue des passants. Comme il n’est pas nécessaire de se cacher, Fredo tente de passer sa main sous la jupe, aucune résistance et en plus une certaine satisfaction, la route est dégagée et le doigt trouve aisément l’orifice tant désiré. Elle semble prendre du plaisir à ce genre de masturbation. Au bout de quelques jours, elle lui propose de visiter la chambre.

Rien de bien spécial, sinon un bon lit. Elle s’adosse au lit et l’attire à elle, gros et longs baisers, il se serre le plus possible sur son ventre et frotte son sexe aussi dur qu’un manche à balai. Rien de plus pour aujourd’hui. Fredo réfléchit beaucoup, il a déjà eu pas mal d’occasions pour introduire son doigt dans un sexe de fille, mais n’en a jamais vu, il faut que j’arrive à voir.

 

La fois suivante, après un patin langoureux, il avoue son ignorance et demande à voir comment c’est. Avec un sourire radieux, elle s’assied sur le bord du lit, lève et écarte les jambes et la petite culotte. Ravi, Fredo explore le tout, se penche et lèche, embrasse, suce. Elle semble ravie, comme si elle n’attendait que ça. Si lui semble gauche, elle ne semble pas empruntée.

Par la même occasion, elle demande à voir le sexe de Fredo, qui tout heureux s’exécute en ouvrant tout grand la bréquette et sort son petit oiseau. Sans hésiter, elle le saisit, le branle comme une habituée, s’incline et le suce, en professionnelle. La seule remarque au départ : c’est gros, mais en réalité, il ne semble pas y avoir de surprise.

Fort de son savoir, Fredo, avec les copains, en parlant d’histoires de cul raconte dans le détail les contours et les moments de plaisirs, tout en exagérant quand même.

La fois suivante, sitôt le repas avalé, on monte dans la chambre. Mimi s’assied sur le bord du lit et baisers, frottements. Fredo n’hésite pas, tant pis pour les risques de faire un petit, il sort son sexe et l’approche de la fente. Elle sourit, ne dit rien, n’empêche rien. Alors il entre son sexe en contact avec celui de Mimi. C’est chaud, c’est doux, il est tout rouge de plaisir, peur de lui faire mal, tout doucement, il enfonce le gland, complètement entré, elle l’arrête et lui dit : c’est assez, ne va pas plus profond, il faut faire attention à ne pas me mettre enceinte. Alors cela n’ira pas plus loin pour aujourd’hui, mais c’est un bon début, il jubile.

En réfléchissant, il se demande si elle était pucelle. Peut-être qu’elle l’est, mais comme il n’a entré que le gland, ce n’est peut-être pas assez pour la dépuceler. Il va pouvoir compléter ses informations auprès de ses copains en enrubannant les décors.

Un grand pas est franchi, on ne revient pas en arrière, vivement demain.

Il arrive ce lendemain. Va-t-elle accepter de recommencer. Il est hésitant, il ne sait que dire et que faire.

A peine arrivé, elle le prend par la main et :

- Viens on va monter dans la chambre, nous serons plus tranquilles.

Elle enlève la petite culotte, s’assied sur le bord du lit, relève les genoux et écarte bien les jambes. Ainsi, tout est bien dégagé et la porte grande ouverte.

Il ne peut résister, alors doucement, mais résolument, il la pénètre, jusqu’à la garde. Il trouve cela si bon, qu’il souhaite que ça dure éternellement. Et le voilà parti dans des aller et retour effrénés.

- Chéri, ne décharge pas dedans, c’est trop risqué.

Il a l’habitude de décharger dans sa main lorsqu’il se masturbe par la poche défoncée. Après la retraite, ils sont tout rouges, ravis de leur exploit, il le fête par un langoureux patin.

Et à chacun de donner son opinion.

Pour Fredo, c’est merveilleux.

Pour Mimi, c’est inoubliable.

 

 

C’est une fois qu’ils se sont quittés, que Fredo se dit : Mais au faîte, et le pucelage ? Rien, elle n’était donc pas vierge. Il ne va pas lui en parler pour l’instant, elle serait fichue de le quitter et c’est trop bon pour écrire fin, on verra ça plus tard.

Une chose est maintenant certaine, il sait comment ça se passe et pourra étoffer ses révélations sur la façon de baiser. D’autant plus que maintenant, il y aura partie de cuisses en l’air chaque fois que se sera possible en quelques lieux que ce soit, même à la mer dans les rochers et dans l’eau au cours de baignades dans des endroits cachés.

Pour Fredo, éducation sexuelle terminée.

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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 17:50

 

Préface

 

 

 

 

                            L’histoire qui suit se passe avant la dernière guerre (1939-1940), dans une ferme normande, plus exactement dans le Cotentinois, département de la Manche.

Elle est comme beaucoup d’autres, plutôt isolée, trop éloignée des autres les plus proches pour faire un hameau.

Elle est tenue par un couple d’une quarantaine d’années et sans enfants. On ne sait pas lequel des conjoints est stérile, bah ! Peu importe, ils n’ont pas cherché à le savoir, et la vie va son petit train.

Comme dans toutes les fermes, chacun a ses occupations. Lui tous les travaux de la terre et les animaux. Elle, tout le travail de la maison, la traite des vaches, la basse-cour et les cochons. Elle participe également aux grosses corvées tels les battages et les foins.

Lorsqu’il y a une inhumation, pas de pompes funèbres, tout se fait localement. Dans chaque commune, il y a toujours un menuisier, généralement de père en fils. A lui la fabrication des cercueils. Un fermier fait le croquemort, avec sa carriole transporte le cercueil. Le garde champêtre, employé municipal creuse la tombe et enterre le mort. Tout se passe bien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ELLE

(Augustine dite Titine)

 

                           

 

 

                            De taille normale, c'est-à-dire, ni grande perche, ni bas cul. Physiquement, pas mal, des traits fins, des yeux doux lorsqu’elle sourit, mais qui lancent des éclairs lorsqu’elle est en colère. Elle est du genre dynamique, ça pète le feu. Ses cheveux ? Bruns, mais hélas ! Comme toutes ces paysannes, longs et tirés en arrière quand elle n’a pas le temps de faire son chignon. Pas le temps de soigner son visage sur semaine, le coup de gant au lever pour reprendre ses sens et au boulot.

Est-elle une belle femme ? A part le physique, comment savoir, c’est comme une quille qui aurait une face humaine et deux bras. Comme toutes les autres, elle est vêtue de cotillons traînant sur les sabots de bois taillés dans la masse, appelés sabots bretons. Pour aller peloter les fesses, c’est du boulot. A part les mains et la face, on ne voit rien du corps humain. Il faut avoir de gros seins pour que cela se remarque. Un avantage, elles peuvent se passer de culotte. Celles qui en ont, cela ressemble à un long short avec une grande fente à l’entre jambe, de sorte que, certaines, pour uriner, s’arrêtent, écartent les jambes et font leur besoin debout, c’est très rapide. Pour les futurs époux qui ne connaissent que le visible, c’est la surprise de la nuit de noce. On la soupçonne d’avoir des amants, mais, allez savoir ? Le commérage va bon train dans nos campagnes. Mais pour les jeunes filles, à 99% elles se marient chastes. Quel drame pour la fille mère, c’est le déshonneur de la famille et elle est considérée comme une pestiférée et généralement chassée. Aussi les filles sont-elles constamment prévenues et menacées par les parents.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LUI

(Valentin dit Tintin)

 

 

 

 

                            Plutôt grand, un peu, balancier. En même temps que ses bras vont d’avant en arrière et d’arrière en avant, les épaules vont de gauche à droite et vice versa, comme légèrement déhanché.

Sur ses cheveux bruns foncés pas forcément bien coupés, la légendaire casquette, celle du tous les jours, plutôt crasseuse, sans cesse imbibée de l’éternelle sueur due à la dureté des tâches journalières. Mais celle du dimanche, elle est soignée et ne sert que dans les grandes occasions. Le reste de l’habillement, la traditionnelle chemise de lin, manches retroussées, un pantalon avec comme c’est la coutume, jambes trop courtes de peur de les salir trop vite. Aucun danger de s’user par frottement sur les sabots de bois. Ah ! Ne pas oublier la fameuse ceinture de flanelle pour soutenir et réchauffer les reins. On en a besoin des reins dans la campagne, ils sont rudement mis à l’épreuve tout au long des jours.

Quand au physique : les yeux, qu’ils sont malins ces yeux avec ce petit sourire moqueur et enjôleur. On pense que avec ça il tombe pas mal de femme. Il y a sûrement de l’exagération, mais bah ! Quelle importance. Ah ! Si, ne pas oublier sa belle moustache, celle qui caresse les joues de ses amoureuses et qui donne un aperçu de ce qu’il a mangé au repas précédant les ébats en suçant les restes accrochés dans les brins près de ses lèvres.

C’est quand même un solide gaillard ne rechignant pas au travail et volontaire pour aider les autres cultivateurs. Présent dans toutes les corvées chez les voisins comme c’est la coutume.

 

 

 

 

 

 

 

LE MORT

 

 

                            Eh ! Oui, on aurait pu dire : « avant sa mort, il allait très bien encore ».

Ce sacré Tintin, on l’a retrouvé un soir, dans le coin d’un champ, couché sur le dos, les bras en croix, les yeux grands ouverts, fixant le ciel, le visage serein laissait supposer une mort soudaine sans douleur. Comme disent certaines personnes : « une belle mort ».

Rapporté chez lui, enveloppé dans une couverture, allongé dans la carriole*pour parcourir le kilomètre séparant le lieu du décès à la ferme.

Branle bas de combat, il est changé, on lui met ses plus beaux atouts, le plus souvent le costume du mariage qui ne sert que dans les grandes occasions. Il faut disposer la pièce en chambre mortuaire. La pièce en question est comme à peu près toutes les fermes, très grande, faisant office de cuisine, salle et chambre à coucher. Le lit, bien ordinaire, en bois ciré est accoté dans un angle assez près de la cheminée. On allonge le corps sur la couche et on le recouvre d’un drap blanc, un christ sur la poitrine et les mains jointes près du christ. Disposer la table de chevet sur laquelle on met une assiette creuse avec de l’eau bénite et une branche de laurier bénie le jour des rameaux (dimanche d’avant Pâques) pour que les visiteurs puissent le bénir. Sans oublier une bougie pour éclairer son visage au cas où il aurait l’idée de revenir à la vie. On ferme un tantinet les volets pour mettre la pièce en pénombre en signe de deuil.

Il faut éteindre le feu, pas de chaleur ce qui accentuerai la décomposition du corps. Quelques chaises sont prévues pour que les visiteurs puissent s’asseoir un moment. Ne pas oublier de faire du café pour ceux qui accepteront d’en boire.

On a envoyé prévenir le curé, le menuisier pour qu’il vienne prendre les mesures du futur cercueil, la préposée à passer par les maisons pour prévenir les habitants et la date et l’heure de l’inhumation. C’est le curé, troisième personnalité de la commune après le Maire et l’Instituteur, qui, dans la commune joue le rôle du docteur en plus du confesseur. Il conclut à la mort subite et ça ne va pas plus loin. Cependant, désolé de n’avoir pu lui donner l’extrême-onction que l’on donne aux mourants juste avant la mort et dit :

- C’était un bon chrétien, il ira quand même au paradis.

Même si ce n’est pas un bon chrétien, il dit la même chose, il faut ménager les susceptibilités. Généralement, on l’appelle dés que quelqu’un est malade, il donne les premiers conseils et dit s’il faut prévenir le docteur. Il faudra aller le chercher en voiture à cheval et le reporter. C’est pourquoi certains meurent sans avoir vu le docteur.

 

 

Et Titine dans tout ça ?

Sa première réaction, la surprise, qu’elle drôle d’idée il a eu là, et une certaine difficulté à faire paraître de l’émotion. Oh ! Tout le monde savait que ce n’était plus le grand amour. Au fond d’elle-même :

-Pouorquyi qu’ye taint pressi ? Q’t’ielle idae. (Pourquoi qu’il est tant pressé ? Quelle idée).

 

LE DEUIL

 

                            Pour la même raison que la bougie, il faut veiller le mort jours et nuits, jusque l’inhumation et généralement à deux personnes. Cette règle n’est pas toujours appliquée par tout le monde, par exemple une seule personne le jour ou même pas du tout.

Et c’est parti, les voisins arrivent en fonction de leurs occupations, on ne néglige pas le travail de la ferme. A peu près tous proposent leur aide pour quoi ce soit. Il faut choisir les veilleurs et les jours en fonction des disponibilités. Certains de ceux qui se proposent font tout pour l’éviter en prétextant : l’enfant malade, le rendez-vous etc… La première chose pour les visiteurs, c’est d’asperger le mort d’eau bénie à l’aide de la branche de laurier, puis se tournant vers la veuve, débitent des louanges, pas forcément bien sincères, et condoléances, souvent tout bien mélangé. Certains récitent des prières.

Titine prend les choses en main :

- Dans la journaè, persoun, j’froumraè la pouorte à doubieu tou y pouora pé s’nallo.

(Dans la journée, personne, je fermerai la porte à double tour, il ne pourra pas s’en aller).

- Et s’y r’scusitaè ? (Et s’il réscucitait)

- E bi y n’va pé m’faère eun cop coumme cha.

(Il ne va me faire un coup comme cela).

Il y a aussi des pleureuses qui se présentent, mais Titine les refuse.

- J’y assaè pieuro coumme cha pou li. (J’ai assez pleuré comme ça pour lui)

Toutes ces réflexions là vont faire jaser, mais Titine s’en moque.

Arrivent, payés par la famille proche, un christ et une couronne de fleurs et perles. Peut-être quelques gerbes, suivant la générosité des gens.

La maison devrait rester silencieuse plusieurs semaines, même les gens qui passent arrêtent de parler devant la maison. Pour la veuve, elle doit observer une période de chasteté et elle sera épiée par les femmes et devra porter des vêtements noirs un certain temps, puis noir et blanc, puis gris, mauve et la normale à peu près un an après la mort. Il en va de même pour les chaussures, pas de talons hauts, des plats.

 

 

 

Dans la journée, Titine vaque à ses occupations habituelles, plus une bonne partie de celui de Tintin. C’est dur, très dur. Beaucoup lui ont dit :

- Chi t’a b’soin vyint vaè, no s’araing’ra.

(Si tu as besoin, viens me voir, on s’arrangera.

 

 

Le cortège

 

                            Le rassemblement se fait au domicile où se trouve le défunt. Parents, amis et la population voulant témoigner par leur participation au deuil s’y retrouvent. Certaines personnes, âgées ou handicapées vont attendre directement dans l’église. En la circonstance, on a revêtu les habits de cérémonies, pour la plupart, le costume de noce ou de la (bloaude), blouse, avec la casquette propre ou le chapeau rond. Les femmes en longs cotillons portent les bonnets en dentelle différents suivant les régions. Certaines mettent un voile englobant le chapeau et le visage en signe de deuil. Tout le monde attend l’arrivée du curé escorté d’un porteur de la croix et d’un enfant de cœur. La mise en bière ayant été effectuée le matin de bonheur, le curé procède à la levée du corps. Suivant les nécessités, le cercueil est porté à bras. Quatre porteurs, le portent à l’aide de deux barres en bois passées sous le cercueil et marchant du même pas, sinon c’est la catastrophe. Si le trajet est long, prévoir deux équipes de porteurs qui se relayeront. Dans le cas présent, le cercueil est placé dans une carriole dont on a enlevé l’arrière pour le glisser et parfois en laisser une petite partie à dépasser suivant la grandeur du véhicule. Une fois le cercueil placé, on pose le christ dessus ainsi que la ou les couronnes. S’il y a beaucoup de gerbes, on a recruté des porteurs. Le cortège se forme : en Avant le porteur de la croix, puis le curé et l’enfant de cœur, suit la carriole faisant office de corbillard. Le conducteur est assis sur le siège du cocher et veille à la marche régulière du cheval.

Ce brave cheval doit être un spécial, plutôt vieux, ne pas marcher trop vite, d’un pas d’enterrement et être d’une docilité à toutes épreuves. On a vu des enterrements avec un cheval un peu trop fougueux où le curé, le porteur de la croix et l’enfant de cœur être obligés de pratiquement courir et la carriole semer le cortège qui se disloque. Cela fait très mauvais effet. On a vu un cheval faire de la cabriole et retrouver le cercueil éjecté sur la route.

Derrière, les porteurs de gerbes puis au premier rang, les parents proches avec dans l’ordre, l’épouse, (si elle est défaillante, quelqu’un lui donne le bras) les enfants s’il y en a et les frères et sœurs, oncles tantes, neveux et cousins. Ensuite les amis et le reste de la population. On reste décoiffés tout le long de la route sauf en cas de gros froids ou de fortes chaleurs. Si le cortège croise des personnes, elles s’arrêtent se décoiffent et se signent.

Le cortège serait plutôt lugubre pour respecter le deuil s’il n’y avait pas de bonnes piplettes (bavardes). Justement la commère Pincebec Rosine dite la Rosènne, au profil pas du tout avantageux, visage angulaire au bec pincé, de sa voix criarde attaque :

- Et té phonsène no t’a ti prêchi d’la Titaine ? (Et toi Alphonsine est-ce qu’on t’a parlé de la Titine ?)

- Ma fé nennin, pourtyi ? (Ma foi non, pourquoi ?)

- Y parae, no m’la souffie à l’oielle, o n’és pé sériouse.

(Il paraîtrait à ce qu’on m’a dit à l’oreille, elle ne serait pas sérieuse).

- Tyi d’ma, ché ti byi d’ma ? (Quoi de mal, est-ce bien du mal ?)

- No l’a veue aveu l’graind Fred. (On l’a vue avec le grand Alfred).

- Y n’faisae ptète pé d’ma.  (Ils ne faisaient peut-être pas de mal).

La réservée Marie :

 - Voe savae, no cré vé l’ma. (Vous savez, on croit voir le mal).

En d’autres endroits du cortège des conversations s’établissent à peu près sur le même sujet et pour d’autres femmes.

Et c’est comme ça tout le long du chemin. Pour les hommes, c’est le mort qui est le sujet de la discussion. Mais à l’approche de l’église les discussions s’arrêtent et le silence le plus parfait règne.

 

 

La cérémonie

 

Le cercueil est descendu par quelques gaillards, puis le clergé en tête, pénètre dans l’église suivit de la famille et de la foule. Les hommes se placent à droite et les femmes à gauche. Les cloches sonnent depuis l’arrivée du cortège.

Chants en latin et prières se succèdent pour une durée variant en fonction disons de la fortune. En effet la messe est payante, de plus une quête est faite dans l’église. Pour les pauvres ce sera plus court. On n’est même pas égaux devant la mort. Il en sera de même avec les tombes. De beaux tombeaux pour les riches et pour les très pauvres, un coin du cimetière leur est réservé à l’écart.

La cérémonie terminée, les présents défilent devant le cercueil dans l’église et le bénissent.

Le cercueil est déposé au-dessus de la fosse et le curé bénit une dernière fois le mort. A l’aide de cordes, on descend le cercueil dans la fosse, puis la famille bénit à son tour le cercueil. C’est le moment le plus touchant, beaucoup de pleurs et parfois des personnes doivent être secourues s’évanouissant.

Puis la famille se range à proximité ou à la sortie du cimetière pour recevoir les condoléances et remercier les personnes venues à l’enterrement.

Tout terminé, les hommes se retrouvent au café du bourg et en avant les bouteilles de vin blanc et les grandes discutions sur tous les sujets.

 

 

 

 

Le repas

 

L’inhumation ayant généralement dans la matinée, il est de coutume d’inviter la famille la plus proche, les amis et les personnes venant de loin qui ne peuvent repartir le ventre vide. Le repas est préparé par des voisines privées d’enterrement, il faut bien s’entraider.

Tout le monde se retrouve au domicile du défunt. Les hommes étant passés par le bistrot ont déjà des yeux étincelants.

Une grande table est dressée pour recevoir trente à quarante personnes. S’il y a des enfants, ils sont à une table à part. Les gens s’assoient comme ils l’entendent et pour sur, par affinités.

Le petit coup de blanc pour mettre en appétit, car il faut bien le dire, il s’agira d’un bon repas, c’est la coutume, sinon, ça jaserai sous couvert.

L’atmosphère est lourde, on n’ose parler, on n’ose attaquer, on parle de banalités :

- La saison n’est pas bonne.

- Non le blé ne pousse pas.

- Le foin, on n’en aura pas beaucoup cette année.

- Tant pis, je vais commencer à le couper, il y aura ce qui y aura.

Bien sur, mais si on n’en a pas assez, il faudra trouver de la paille pour compenser.

Un pépère qui sort de sa torpeur :

- Ch’était quainndaème eun bouon garçoun.

(C’était quand même un bon garçon) ;

Et c’est reparti sur le registre des lamentations :

- Mei vé ch’étaè eun bouon garçon.

(Ma foi oui, c’était un très bon garçon);

- Y yavae l’qu’tieu souos la man.

 (Il avait le cœur sous la main).

- Y s’réae byi privâo pou l’s’aôtes.

(Il se serait plutôt priver pour donner aux autres).

Le grand Fred se lève va vers Titine et la prend par-dessus le cou, les yeux humides (en apparence) :

- Titaine, coum j’te l’y toujous prononchi, de t’hie t’ae b’soin, de t’hie qu’cha seit, j’s’y ichin.

(Tu sais ma Titine, comme je te l’ai déjà dit, si t’as besoin de quoi que ce soit, je suis là).

Dans plusieurs têtes : il peut bien, il a assez profité d’elle.

Quelques sanglots ici, quelques larmes là, on s’essuie les yeux avec le revers de la main pour ceux qui n’ont pas un beau mouchoir, ou qu’ils l’ont oublié dans la précipitation.

 

- Rapp’lous qu’ch’étae eun amusoue, toujous à biadyie, à raconta d’histoières. (Faut pas oublier que c’était un bout en train, il aimait la blague et les histoires.

 - Connaessouos s’t’échin ?

(Connaissez-vous celle là ?).

Où vas-tu tortille bourdille ? Qu’est-ce que ça peut te faire, tondu tous les ans ?

Et tout le monde cherche, se creuse la tête mais rien ne vient.

Bon, je vais vous le dire :

- Chae la rivire dauns l’praè, q’tie toune daen tous l’seans et praè qu’ae faotie touos l’s’aens pou l’fouan.

(C’est la rivière dans le pré. Tortille bourdille, c’est la rivière qui fait ses méandres dans pré et tondu tous les ans, c’est le pré qui est fauché tous les ans pour le foin).

- A vé, chaè byi cha.

(Mais oui, c’est bien vrai).

Le même pépère qui revient à la raison :

- Ch’étaè quaind maème eun bouon garçoun.

(C’était quand même un bon garçon).

Et ça repart pour un tour :

- No n’l’arvêirae pè dains lae’feâtes eut l’ainteurremouents.

(On ne le reverra plus dans les fêtes et les enterrements)

- Pè pue qu’dains laès baettraes à dierbaè.

(Ni dans les batteries à gerber).

- Ch’est quy chaintôe byi.

(Et puis, il chantait bien).

- Vé, ach’teu y sae teu.

(Eh ! Oui, maintenant il s’est tu).

- L’récaud coumancheà faère soun effae.

Le réchaud (deuxième café arrosé) commence à faire son effet.

- Enco ieun d’vinaète d’tintin :

Encore une devinette de tintin :

- Pie passae, cat nennin, qu’tiecha seit ?

(Pie passa, chat n’osa. Qu’est-ce que c’est) ?

On cherche ou on fait semblant de chercher et personne ne trouve.

- Byi, j’vae vo l’donnae :

(Bon, je vais vous le dire) :

- Ch’est lao rivire douans l’praè, lao pie s’envouole par d’sus, l’cat li, n’seit pè voulao, la rivire tiant grainde por saotôt pa d’sus.

(C’est le passage de la rivière dans le champ, la pie passe par-dessus en volant, mais le chat, lui ne sait pas voler et la rivière est trop large pour sauter par-dessus).

- Vé, ch’est ben vraè.

Ah ! Mais oui, c’est bien vrai.

Le petit vieux qui sort de sa torpeur consécutive au petit réchaud :

- Cha moun fae pieurao d’paensae à li.

(Ca m’en fait pleurer de penser à lui).

C’est reparti pour un tour :

- Cha faes eun graind trouo eun mouort coumme cha.

(Ca fait un grand trou, une perte pareille).

- Ryi eut piche pou l’rainpiychi.

(Et rien et personne ne peut le remplacer).

J’l’a piaint l’a poure Titaine.

(Je plains la pauvre Titine).

- Vé ô l’aourae byi d’la minsère ao s’ain r’meit.

(Oui, elle aura bien de la misère à s’en remettre).

Sanglots et larmes chez les mêmes, les cœurs tendres.

- Byi, Titaine, enco eun p’tit récaut pyi n’o souen va.

(Bon Titine, allez, encore un petit réchaud et on se sépare).

- Eun faie servao, n’o treinte aveu biacouo d’brit, l’calva faot saoun affae. L’petit veus timbe daoun le soummeit, lao taète su soun bras posae su la tabieb. Laes geouns prèchent foart, vont prèechy aotremaint.

 (Sitôt servi on trinque bruyamment, l’alcool fait son effet. Le petit vieux sombre dans les bras de Morphée, la tête reposant sur son bras posé sur la table. Mais la conversation s’anime et prend une autre tournure).

- De té à mé, l’tintin y s’privae pae, j’lae veu s’tapao la Marie à eune battouse daens l’aes diearbes d’paille, j’t’asseure qu’et l’trachait la Marie, ô voulae r’commenchy.

(De toit à moi, (mais tout le monde peut entendre, la voix est assez forte), le Tintin, il ne se privait pas, je l’ai vu se taper la Marie à une batterie, dans les gerbes de paille. Et je te prie de croire qu’elle en voulait la Marie, elle en redemandait).

Dans son coin, le Pierrot (Pierre), mi sourire, mi sérieux, habitué des coups en vache, ironiquement se lance :

- Té, t’airaè byi vouoly yète à sa pieche, vrae ?

(Toi, tu aurais bien voulu être à sa place, non) ?

- Interlotyi, je n’sis paè d’ceux lo.

(Aie ! Courroucé, je ne suis pas de ce genre là).

-T’aoserae niae, byi qu’la Marie m’en à prêchi, qu’tu couorae aprae yi.

(Oserais-tu nier alors que la Marie me l’a dit que tu courrais après elle).

- O l’a creu, ch’étae pou m’amusae.

(Elle a cru, mais ce n’était pas sérieux).

- Byi, tamerae mue la Titaine ach’teu co n’a pu de bounhoum, ch’n’est pé l’ainvie qui t’mainque).

(Oui, tu préférerais peut-être la Titine maintenant qu’elle est veuve, ce n’est pas l’envie qui te manque).

 

La Titine voyant que ça tourne mal :

- Byi, v’l’a la nyit, faôt paerti.

(Bon, il est bientôt nuit, il est temps de partir).

Un traîne cul :

- Mainque d’chaince, j’va rato moun dernyi tramwway, sie kyiloumaètres à pies

(Mince, je vais rater mon dernier tramway, six kilomètres de plus à pied).

Enfin, la maison se vide, au grand soulagement de la Titine.

 

Certains enterrements se terminent plus mal, d’autres plus arrosés finissent par des chants et des histoires plus obscènes et même par de la bagarre (peu souvent quand même). Il y en a de bien sérieux, cela dépend de l’assistance et de la boisson.

 

AMEN

 

 

 

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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 17:39

                   Comme pour la sorcellerie, le soir à la veillée, on nous racontait des histoires de fantôme, de telle sorte que les enfants avaient peur d’avance. Il y avait longtemps que les fantômes avaient disparu et que malgré cela, lorsque nous allions à l’école, en passant la lande, on avait une certaine appréhension et le plus souvent, on s’attendait pour passer.

 

 

 

 

                            Dans notre commune, comme dans bien d’autres, il y avait des landes, ces terrains recouverts de bruyères, genêts, ajoncs, sans oublier les ronces, quelques arbrisseaux et tout ce qui pousse sur des terres maigres.

         Une retenait l’attention, la Lande du Mont. Pourquoi : du Mont ? Tout simplement parce qu’elle était en haut d’une petite montée caillouteuse comme toutes les routes de cette époque. C’était un lieu sans habitant, autrement, ce petit mont aurait sans aucun doute porté le nom de l’habitant comme par exemple : le Mont JENNET, du nom de l’habitant de la maison située tout en haut.

         Ce lieu dépourvu d’habitants, pour cette raison et à cause de la pauvreté de la flore était sinistre le jour et encore plus la nuit. A mi-chemin de la montée, il y avait un grand trou de environs quatre mètres de profondeur et une dizaine de mètres de diamètre, et maintenant pris d’assaut par les broussailles. C’était tout simplement des fermiers qui ayant trouvé là un filon de sable de terre l’avaient exploité pour leurs besoins personnels.

         La rumeur voulait que ce soit le repaire de fantômes, d’animaux dévorant les enfants méchants etc…

         Et puis, il y avait le fantôme, ce fameux fantôme, la terreur du secteur. Beaucoup de gens l’ont vu, mais jamais approché. Il apparaissait toujours à la pleine lune, lorsque le ciel est dégagé. Elle brille et projette des ombres différentes suivante sa hauteur dans le ciel. Ces ombres ne sont pas toujours interprétées comme il se devrait. A certaines, on peut les comparer à des bêtes monstrueuses, c’est très impressionnant.

         Le fantôme, il a besoin d’être vu, sinon, il ne ferait pas le fantôme, donc la pleine lune est le meilleur moment. Mais, il ne se montre pas à tout le monde.

Dans son drap blanc, il gesticule et fait brrrr comme une méchante bête puis disparaît pour reparaître à un autre endroit, comme si il y en avait plusieurs, ce que certaines personnes affirmaient.

 

         Des groupes d’hommes résolus ont arpenté la lande sans jamais le voir. Un père dont les enfants avaient été poursuivis s’est rendu sur la lande aussitôt les enfants rentrés, avec son fusil armé de chevrotine. Au clair de lune, le fusil devait trop briller et le fantôme bien sagement a du se planquer.

         Des gens disaient qu’il était très grand. Je pense qu’il jouait avec la topographie du terrain. Lui étant sur la hauteur et les arrivants du bas de la côte, le projette plus grand qu’il n’est en réalité.

         Il prenait parfois des risques, lorsque plusieurs personnes, surtout des femmes montaient le mont, il attendait qu’elles soient assez près pour sauter bien haut en criant. Le moment de stupeur passé, ils s’apercevaient que le fantôme avait disparu.

         La majorité des gens intelligents se doutaient bien que un être humain était la dessous et à force de écouter, observer, certains désignaient un gars de la commune.

         Un jour, un gamin plus lent que les autres avait eu le temps de remarquer que le fantôme avait des souliers vernis. A la campagne à cette époque, avoir des souliers vernis, ils ne doivent pas être nombreux.

         Dans la commune voisine, il y avait un gars prétentieux, fier, un gandin comme on disait. Si on lui parlait des fantômes, il souriait en se moquant des racontars.

         Trois gars de la commune, décidés, s’armant de gourdins décident d’aller faire la planque. Un soir, le fantôme apparaît soudain et aussi soudainement une volée de coups de bâton lui arrive sur le dos. Quittant son drap sur le lieu, il s’enfuit et on ne l’a jamais revu ce sinistre fantôme.

         Depuis ce jour, il n’y a plus de fantôme sur la lande.

 

La route est bitumée et un lotissement a vu le jour à proximité.

 

 

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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 17:37

Prologue

 

 

         Dans notre jeune temps, à la campagne, on nous racontait souvent des histoires de sorcellerie. On avait déjà raconté ces histoires à nos parents. D’où venaient-elles ? Est-ce que la sorcellerie a vraiment existé ou est-ce de pure invention ? J’ai pu lire un jour dans une presse que dans une commune, on avait récupéré tous les livres traitant de la sorcellerie. Où est la part du vrai ?

         Dans la mythologie, on changeait bien des êtres humains en animaux, par exemple : les Dieux métamorphosèrent Procné en hirondelle et Philomèle en rossignol pour les sauver.

         Je me souviens d’une de ces histoires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

         Il y avait dans la commune voisine un individu, certes bon garçon, bout entrain, mais un peu trop moqueur, on pourrait dire même un agressif avec certaines personnes. Profitant de la faiblesse de certains ou de gens qui n’osaient l’affronter. Ne dit-on pas : si on te frappe sur une joue, tends l’autre.

         On dit aussi qu’il était instruit, lisait couramment et aimait lire, ce qui n’était pas le cas de tout le monde.

         Il faudra bien que un jour cela se termine.

         Le pauvre curé de la paroisse était sa cible préférée. Le pauvre préférait ne pas répondre à ses provocations dans le genre :

- Ferme ton bec pour ne pas laisser tomber ton fromage.

Ou encore en passant près de lui se mettre à croasser comme le corbeau.

Ou l’apercevant :

- Voilà le corbeau qui passe.

- Ramassez vos poulets, le corbeau est en vue.

Vêtu d’une grande pèlerine noire, tenant deux carres et bras tendus remuait les bras pour imiter le vol du corbeau. 

Planquez-vous voilà le corbeau, ça porte malheur etc…

         Cela ne l’empêchait pas d’aller à la messe tous les dimanches, de prier et de chanter avec tout le monde ce qui ne l’empêchait pas à la sortie de se moquer de certaines personnes. Beaucoup auraient aimé se venger, mais que faire lorsque l’on n’est pas méchant ?

 

         Poussé à bout, notre brave curé jura de lui donner une bonne leçon et lui fit dire de venir le voir au presbytère un soir.

         Pas méfiant le bougre se présente donc devant le curé qui le reçoit à bras ouverts :

- Mon cher Paul, je sais que tu aimes lire, je t’ai trouvé un livre qui te plaira sans aucun doute, mais pour que tu t’en rendes bien compte, il faut bien lire syllabe par syllabe et que tu l’ai fini complètement et d’une seule traite, je pense que tu est bien capable de faire ça.

Flatté, tout souriant, brandissant le livre à bout de bras, Paul s’exclame :

-         C’est comme si c’était déjà fait, Monsieur le curé, je vais de ce pas et demain matin, ce sera fini.

         Rentré chez lui, il dit :

- Marie, Monsieur le curé m’a prêté un livre, il faut que je l’aie fini demain matin, alors ne vient pas me déranger.

- Oh ! Mais nannin que j’va pas t’dérangi, j’va m’couchi.

         Et notre Paul de se mettre à lire. Au petit matin, le livre enfin terminé, Paul s’endort à la table et ronfle au point de réveiller Marie dans la chambre au dessus de la cuisine.

         Bon, il va être temps de se lever, c’est moins grave, mais il a du s’endormir sur le livre, j’va alo vae cha.

         - Eh bi ! Un cochon dans la maison.

         Et de prendre le balai et en avant sur la croupe du cochon pour le faire sortir.

         Réveillé en sursaut, Paul se révolte :

- Mais Marie, c’est moi Paul, ton mari.

- Pars’en dye, je n’me s’y pé maria aveu eun cochon.

         Une idée lui vient à la tête, avant de sortir il se précipite devant une glace et surprise, il bien transformé en cochon.

Il m’a bien eu le curé, comment je vais faire, vais-je pouvoir redevenir un homme ? Il faut que j’aille voir le curé.

         La Marie, à coups de balai le conduit dans la soue avec les autres cochons qui n’apprécient pas la présence d’un intrus et le pourchasse à coups de museau. Une fois bien vautré dans le lisier, il peut-être toléré, et s’endort jusque la Marie viennent des libérer pour aller aux auges.

- Marie, je t’en supplie donne moi mon petit déjeuner.

- Ah ! Pé, t’es cochon, ton p’tit déjeuno, ch’é d’in l’aoge.

Et voilà, il est condamné à mettre son museau dans la soupe aux cochons.

Il faut absolument que j’aille voir le curé. S’échappant, le voilà dans la route au moment où les enfants du village s’en vont à l’école.

- Oh ! Un cochon dans la route.

         Toute la bande court après le pauvre animal, lui lançant des cailloux. Survient le curé :

- Petits garnements, vous ne pouvez laissez tranquille ce pauvre cochon ?

Le cochon s’approche de lui et dit :

- Monsieur le curé, je vous en prie faites que je redevienne un homme, je ne vous embêterai plus.

- Ah ! C’est toi, Paul ? Comment as-tu fait pour devenir cochon ?

- J’ai lu votre livre.

- Eh ! Bien, te voilà bien puni, reste comme cela quelques jours et après on verra.

Le dimanche, il se présente à la porte de l’église pour assister à la messe, mais il est pourchassé par les paroissiens qui rigolent bien.

         Enfin quelques jours plus tard le curé le fait venir au presbytère et lui dit :

- Tu me jures de ne plus te moquer de moi et des autres ?

- C’est juré Monsieur le curé.

- Alors, tu vas reprendre le livre et tu vas le lire à l’envers, en commençant par la fin et lorsque tu seras arrivé au premier mot, tu redeviendras un homme parfait.

         Ainsi s’achève l’histoire, on ne sait pas si il est redevenu un homme. Avouez que la tâche était ardue.

 

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